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encore, après qu’on les a coupés, vivre fort longtemps dans chacune de leurs sections, et conserver le mouvement qu’ils avaient avant qu’on ne les divisât. On peut citer, par exemple, les scolopendres, et d’autres insectes au corps allongé. § 3[1]. Chez tous ces animaux, la partie postérieure peut accomplir le même mouvement que la partie de devant. Ce qui fait qu’ils vivent même après avoir été coupés, c’est que la constitution de chacun d’eux ressemble beaucoup à celle d’un animal que l’on formerait de la réunion de plusieurs animaux. Ce que nous avons dit antérieurement démontre du reste qu’il en est bien ainsi. Les êtres les mieux constitués par la nature se meuvent, d’après ses lois, par deux appareils ou par quatre appareils.

§ 4[2]. Il en est de même aussi de tous les animaux qui,

  1. La partie postérieure… la partie de devant. Ceci se rapporte aux deux parties dans lesquelles l’insecte a été coupé, et non à la constitution naturelle de la bête. — De la réunion de plusieurs animaux. Cette comparaison ne paraît pas très-exacte. — Antérieurement. Voir plus haut, ch. IV, § 11, la remarque sur l’homme, et ch. V, § 1 et suiv.
  2. Sont dépourvus de pieds. Ce sont les reptiles ophidiens, les serpents proprement dits. Il eût été bon d’indiquer nommément les animaux auxquels ceci s’applique. La suite du paragraphe ne les désigne pas suffisamment. — Par quatre appareils. Ou, Indices, pour reproduire plus littéralement l’expression du texte. Il ne s’agit plus ici de quatre membres comme dans les quadrupèdes. — Par deux flexions. C’est ce qu’on peut voir en effet dans les insectes qui marchent comme la chenille. La flexion du corps a deux branches qui font une sorte de voûte ; une partie s’étend et s’avance, et l’autre la suit. L’animal progresse assez vite de cette façon. — La droite et la gauche, le devant et le derrière. Il n’est pas parlé du haut et du bas, bien qu’on pût cependant les distinguer, même dans le plus rampant des insectes. — Qui représente leur tête. Cette expression semblerait faire croire que la tête de ces insectes est difficile à distinguer. Ce serait une erreur. — Et dans la partie qui est à la queue. Toute cette description laisse beaucoup à désirer. — Qui touche en avant….. qui touche en arrière. C’est bien là en effet l’apparence. Le corps se replie en arcade ; les deux extrémités sont les seules à toucher le sol, en avant et en arrière ; le reste du corps est surélevé, pour pouvoir s’avancer en se développant. — Ce soit la droite qui dirige. Il aurait fallu citer quelques faits à l’appui de cette assertion, qui n’est peut-être pas fausse.