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des animaux qui ont deux ou quatre appareils pour se déplacer, ou du moins que c’est chez eux que ce mouvement est le plus marqué. Mais comme ceci se montre presque uniquement dans les animaux qui ont du sang, il n’est pas moins clair qu’aucun animal de ce genre ne peut se mouvoir par plus de quatre appareils ; et à l’inverse, du moment qu’un être quelconque se meut par quatre appareils seulement, cet être doit avoir du sang. § 2[1]. Les faits qu’on peut observer dans les animaux attestent la vérité de ce que nous avançons. Ainsi, pas un seul animal pourvu de sang ne peut vivre, pour ainsi dire, un seul instant, s’il est divisé en plusieurs parties ; et il ne peut plus jouir alors du mouvement de locomotion qu’il possédait, quand il était complet et continu, et qu’il n’était pas divisé. Tout au contraire, les animaux qui n’ont pas de sang et qui sont en même temps polypodes, peuvent

  1. . Les faits. Aristote essaie bien toujours d’appliquer ici la méthode d’observation ; mais les faits qu’il choisit ne sont pas démonstratifs. — S’il est divisé en plusieurs parties. Le fait est exact ; mais il ne se rapporte pas à la théorie que l’auteur veut exposer. — Pourvu de sang. Peut-être faudrait-il ajouter : Et pourvu de deux ou quatre appareils. — Les animaux qui n’ont pas de sang. Il y a des éditions qui donnent un texte contraire : « Les animaux qui ont du sang ». C’est évidemment une erreur ; et ce qui prouve bien que c’est la négation qui est la leçon véritable, ce sont les exemples cités plus bas ; ils s’appliquent à des insectes qui, selon Aristote, n’ont pas de sang. D’ailleurs les mêmes observations se retrouvent dans l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. VII, § 3, p. 69 de ma traduction ; et dans ce passage, Aristote cite, parmi les insectes, la scolopendre, comme il la cite ici. — Les scolopendres. Voir Cuvier, Règne animal, tome IV, pp. 335 et 338. Les insectes myriapodes ont vingt-une paires de pattes ; leurs antennes ont dix-sept articles ; leurs yeux sont au nombre de huit ; quatre de chaque côté. Il y a des espèces de scolopendres qui ont plus de vingt-une paires de pattes. — Au corps allongé. Quelques scolopendres ont jusqu’à deux décimètres de long.