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sur la partie gauche, parce que c’est naturellement la droite qui meut et que c’est la gauche qui est mue. Par conséquent, il faut aussi que le poids repose, non sur ce qui doit mouvoir, mais sur ce qui doit recevoir le mouvement. § 8[1]. Si, au contraire, le poids était placé sur le moteur et sur le principe du mouvement, ou il n’y aurait pas de mouvement du tout, ou ce mouvement serait bien plus difficile. § 9[2]. Une autre preuve que c’est bien par la droite que le mouvement commence, c’est l’attitude que l’on prend toutes les fois qu’on lance quelque chose. On avance toujours la gauche ; et, pour affermir son assiette, c’est plus particulièrement la gauche qu’on met en avant, à moins de cas tout à fait fortuit. On ne fait pas le mouvement par le membre qu’on avance, mais bien par celui qu’on retire ; et c’est alors par la droite qu’on se met en défense. C’est

  1. Si, au contraire… Ceci est la conséquence logique de ce qui précède ; et en effet, la droite doit, à ce compte, être plus libre que la gauche.
  2. Une autre preuve… Cette nouvelle preuve se fonde, comme les précédentes, sur un fait très-réel ; et l’attitude qu’on prend pour lancer quelque chose est bien celle que dit Aristote. Ceci est vrai pour la plupart des hommes ; mais ce ne l’est plus pour les gauchers, qui avancent la jambe droite, précisément parce qu’ils lancent de la gauche. Il faut toujours que la position des membres se contrarie en diagonale. Dans le gaucher, le bras gauche se retire, et c’est la jambe droite qui est placée en avant. Voir Barthez, Nouvelle méchanique des mouvements de l’homme et des animaux, p. 50. — Par la droite qu’on se met en défense. A moins qu’on ne soit gaucher ; mais c’est l’exception. — La droite est la même dans tous les animaux. Je ne sais pas si cette généralité, fondée sur l’origine du mouvement, est parfaitement exacte. Il est constaté que le cheval commence le mouvement par le pied droit ; mais il reste à savoir ce qu’il en est de tant d’autres animaux ; voir M. J. Béclard, Traité élémentaire de Physiologie humaine, p. 742, 6e édition. — La droite est toujours le point de départ… C’est un fait à vérifier ; et c’est peut-être un desideratum dans la science moderne.