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pas endommagé, en étant trop dur, par les aliments qui y descendent. § 4[1]. Ce qu’on nomme le pharynx et l’artère sont formés d’un corps cartilagineux ; car le pharynx ne doit pas servir seulement à la respiration ; il sert en outre à la voix ; et pour résonner, il doit être lisse et avoir de la solidité. L’artère est placée en avant de l’œsophage, bien qu’elle puisse l’empêcher de recevoir la nourriture ; car si quelque chose de sec ou de liquide vient à entrer dans l’artère, ce corps étranger y cause des suffocations, des douleurs et des toux très pénibles. § 5[2]. Aussi, c’est ce dont pourrait s’étonner quelqu’un de ceux qui soutiennent que c’est par l’artère que l’animal reçoit et avale sa

  1. Le pharynx et l’artère. En réunissant ainsi le pharynx et la trachée-artère, l’auteur confond évidemment le larynx et le pharynx, bien que les fonctions soient fort différentes. Le pharynx, organe principal de la déglutition, est muscuto-membraneux, ainsi que l’œsophage, qui en est la continuation. La trachée-artère est plutôt cartilagineuse, dans toute sa longueur. — À la respiration…. à la voix. L’erreur continue, et elle devient de plus en plus manifeste. — Lisse et avoir de la solidité. Ceci s’applique très bien au larynx, situé entre l’arrière-bouche et la trachée-artère ; c’est dans le larynx que se forme la voix, chez l’homme et chez les animaux. Il est composé de quatre cartilages, d’une lame fibreuse, de l’épiglotte et de différents muscles. Il est séparé de l’épine dorsale par le pharynx. — L’artère. Par ce mot, c’est évidemment le larynx qui est désigné ; mais j’ai dû rester fidèle à l’expression même du texte, bien qu’elle soit incorrecte. — Bien qu’elle puisse… Il faudrait bien plutôt : « Afin qu’elle puisse » ; mais ici j’ai dû suivre le texte. — Dans l’artère. C’est toujours du larynx qu’il s’agit, comme le prouve, du reste, le détail même que donne l’auteur. — Des douleurs et des toux… Il n’est personne qui n’ait éprouvé de ces accidents.
  2. Que c’est par l’artère… Il est évident que c’est là une erreur, et les raisons qu’en donne Aristote sont les vraies ; mais ce n’est pas une moindre erreur de confondre le pharynx avec le larynx. — Car il n’y a pas de canal… Il est certain qu’il n’y a pas de vaisseau qui fasse communiquer le poumon et l’estomac ; mais on ne voit pas assez nettement la conséquence que l’auteur prétend tirer de ce fait ; l’argument n’est pas présenté clairement. — L’œsophage partir de la bouche. C’est bien en effet la position de l’œsophage ; mais ceci ne sert pas davantage à la démonstration que l’auteur poursuit.