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autres est différente ; mais, en fait et en résultat, elle est semblable. Les racines dans les plantes constituent le haut, puisque c’est de là que la nourriture se répand dans le végétal, et que c’est par les racines que les plantes prennent leur nourriture, tout comme les animaux la prennent par la bouche.

§ 4[1]. Mais tous les êtres qui font plus que vivre, et qui sont de vrais animaux, ont à la fois une partie de devant et une partie postérieure, attendu que tous ces êtres ont des sens, et que c’est par les sensations que se déterminent le devant et le derrière dans l’animal. La partie d’où la nature fait dépendre la sensibilité et la partie d’où la sensation vient pour tous les animaux, c’est ce qui en eux est le devant ; et la partie opposée à celle-là, c’est le derrière. § 5[2]. Dans tous les animaux qui non seulement jouissent de la sensibilité commune, mais qui en outre peuvent accomplir

  1. De vrais animaux. J’ai ajouté l’épithète, pour mieux marquer la pensée, qui, du reste, est très-claire. — De devant… postérieure. C’est la seconde des trois séries, deux à deux, indiquées plus haut, ch. II, § 3. — C’est par les sensations. Les organes des sens chez l’homme sont placés en avant, surtout la vue, l’odorat, le goût ; l’ouïe est à la circonférence, et le toucher est départi au corps entier. — La sensation….. devant… derrière. C’est un moyen de distinguer en effet les deux directions, en avant, en arrière ; et il nous serait difficile de trouver une explication plus satisfaisante.
  2. . De la sensibilité commune. L’expression du texte n’est pas plus définie que ma traduction. Par la sensibilité commune, on peut entendre, ou l’ensemble des cinq sens, ou le sens du toucher répandu dans toutes les parties du corps. Le contexte peut admettre l’une ou l’autre de ces explications. — Le mouvement… En opposition aux animaux qui sont immobiles. — La gauche et la droite. Voir plus haut, ch. II, § 3 ; c’est la dernière des trois séries distinguées dans les six directions. — Par une fonction d’un certain genre. Voir plus haut, § 1. — L’initiative du mouvement. C’est la théorie qui est exposée déjà dans l’Histoire des Animaux, livre II, ch. I, § 12, p. 105 de ma traduction. — Est la droite dans chaque animal. Je ne sais pas si cette observation est aussi générale qu’Aristote semble le supposer ; elle n’est pas difficile à faire ; mais il ne paraît pas que la science moderne ait reprise. Il est tout simple d’ailleurs que le mouvement commence par la droite chez l’homme, la partie droite étant chez lui plus libre et plus alerte que la gauche.