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et que leur différence ne consiste pas dans leur simple position, soit relativement à la terre, soit relativement au ciel. § 2[1]. Le point du corps d’où partent la distribution de la nourriture et la croissance des êtres constitue le haut pour chacun d’eux ; le bas, au contraire, est le point extrême et dernier où la nourriture se répartit. L’un est en quelque sorte un principe et un commencement, tandis que l’autre est un terme et une borne. C’est bien le haut qui est le principe ; et cependant il pourrait sembler que, dans les plantes spécialement, c’est plutôt le bas. C’est que dans les plantes le haut et le bas n’ont pas la même position que dans les animaux. § 3[2]. Il est bien certain que, relativement au tout, la position des uns et des

  1. Le point du corps… Cette définition est fort acceptable ; mais ailleurs Aristote rapporte le haut dans le corps des animaux à une autre cause ; le haut et le bas dans l’homme coïncident avec le haut et le bas de l’univers ; voir l’Histoire des Animaux, livre I, ch. XII, § 2, p. 69 de ma traduction. — Le point extrême et dernier. Ce point n’est pas assez précisé ; et l’on peut comprendre qu’il s’agit soit de l’orifice excrétoire, soit de l’extrémité des membres inférieurs, où la nourriture se répartit comme partout. — Il pourrait sembler que, dans les plantes D’après la théorie d’Aristote, ce n’est qu’une apparence trompeuse, puisque c’est par la racine que la plante se nourrit. — Le haut et le bas.. n’ont pas la même position… Une fois qu’on admet la théorie d’Aristote, cette conséquence est nécessaire.
  2. Relativement au tout. C’est la traduction littérale du texte ; par le Tout, Aristote entend l’univers, comme le prouve le passage de l’Histoire des Animaux, cité au paragraphe précédent. Voir le Traité de Platon, trad. V. Cousin, p. 182. — En fait et en résultat. Il n’y a qu’un seul mot dans le grec. Le fait, ce sont les fonctions dont il est question au § 1. — Constituent le haut. Ceci est vrai, si l’organe de la nutrition détermine le haut dans l’animal. Il n’est pas moins certain que ce sont les racines qui nourrissent la plante, comme c’est par la bouche et l’œsophage que se nourrissent les animaux supérieurs.