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appuyant la partie supérieure de son corps sur lui-même, et en s’appuyant aussi sur ce qui est sous ses pieds. C’est que, dans les flexions, les diverses parties du corps s’appuient réciproquement les unes sur les autres ; et que, d’une manière générale, ce qui presse s’appuie sur ce qui est pressé. § 4[1]. Voilà comment les athlètes du pentathle sautent plus loin en tenant des haltères que quand ils n’en ont pas ; et comment l’on court plus vite lorsqu’on balance les bras ; car il y a comme un point d’appui dans le développement des bras et des mains. § 5[2]. Toujours l’être qui est en mouvement

  1. Voilà comment les athlètes. Le fait est parfaitement exact ; et l’on saute beaucoup plus loin quand on tient des haltères et qu’on lance ses bras en avant ; le poids des haltères contribue à entraîner le corps. Mais quelle que soit l’exactitude de cette observation, on peut trouver qu’elle n’est pas placée très-bien ici ; ce n’est peut-être qu’une interpolation. — Lorsqu’on balance les bras. Chacun de nous a pu faire cent fois cette observation sur lui-même ; voir Cuvier, Anatomie comparée, t. I, p. 488, 1ere édit.; et M. J. Bell-Pettigrew, la Locomotion chez les Animaux, p. 14, édit. de 1874, et page 30 ; voir aussi M. G. Colin, p. 453, loc. cit. Voir enfin Barthez, Méchanique nouvelle des mouvements de l’homme et des animaux, p. 64.
  2. Toujours l’être. Ce paragraphe semble, à première vue, ne faire que répéter ce qui vient d’être dit ; mais cependant on peut penser qu’Aristote restreint ici le principe général au corps même de l’animal qui se meut. Il faut toujours qu’il y ait là, comme ailleurs, deux points, dont l’un est nécessairement fixe pour que l’autre puisse s’y appuyer. — Deux parties organiques. L’expression est bien vague ; et aujourd’hui on préciserait bien davantage les choses par le rapport des muscles aux os. Ces derniers sont le point fixe à l’égard des fibres musculaires, comme le sol est le point résistant sur lequel le tout doit s’appuyer. — Il n’y aurait pas en lui. Ceci confirme l’explication que je donne de ce passage ; il s’agit des réactions qui se passent dans l’animal lui-même, et non plus des conditions extérieures du mouvement ; les deux questions sont différentes.