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comme on l’observe chez les saltigrades ; tantôt le changement s’opère par certaines parties du corps, comme on le voit chez tous les animaux qui marchent. § 2[1]. Dans ces deux changements, l’être mis en mouvement change toujours de lieu en s’appuyant sur la base qui est placée au-dessous de lui, soit qu’il ne s’y appuie qu’en un rapide instant, soit qu’en accomplissant le mouvement sur cette base, l’être ait tout le temps de s’y appuyer. Il en résulte que, si cette base vient à disparaître avant que l’être qui doit se mouvoir, en s’appuyant dessus, ait pu y prendre son point d’appui, ou s’il n’y a pas du tout de base pour les êtres qui doivent se déplacer, aucun alors ne peut se mouvoir, en s’appuyant sur lui-même. § 3[2]. L’animal qui saute ne peut faire ce saut qu’en

  1. En s’appuyant sur la base. Le texte n’est pas tout à fait aussi développé ; mais le sens est très-exactement rendu. Il est reconnu par tous les physiologistes et les mathématiciens que le mouvement ne peut jamais avoir lieu dans l’animal qu’à cette condition. Quelle que soit l’espèce de levier qu’emploie la locomotion animale, il faut de toute nécessité un point d’appui. Sans ce point fixe, le mouvement est impossible. Voir M. Marey, la Machine Animale, pp. 107 et 108, édit. de 1882. — Aucun alors ne peut se mouvoir. Cet axiome de mécanique est incontestable ; et l’animal, spécialement considéré, ne peut se mouvoir qu’à la condition de s’appuyer sur une base résistante, même dans le saut, comme Aristote le dit dans le paragraphe suivant.
  2. L’animal qui saute. Voir Cuvier et M. G. Colin, loc. cit.Dans les flexions… La théorie est présentée ici d’une manière trop concise ; et la science moderne en peut dire beaucoup plus sur le jeu des flexions dans les animaux ; mais cette considération générale est bien conforme aux faits, quoique l’analyse n’ait pas été poussée assez loin. — S’appuient réciproquement. C’est la conséquence nécessaire de la constitution entière de l’animal, et du système complet qu’il forme. Voir Cuvier, Anatomie comparée, t. I, p. 56, 1ere édit. — Ce qui presse s’appuie sur ce qui est pressé. Ainsi, le pied de l’homme s’appuie sur le sol qu’il presse ; et le sol est pressé par notre pied dans la marche, ou dans la station ; en un mot, dans toutes les attitudes.