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nature produit. § 2[1]. Le premier principe que nous affirmons, c’est que la nature ne fait jamais rien en vain, et qu’elle réalise toujours le mieux dans le possible, conformément à l’essence de chaque espèce d’animal. Aussi, quand une chose est mieux d’une certaine façon, on peut s’assurer qu’elle est aussi de cette façon même dans la nature. § 3[2]. En second lieu, nous aurons à considérer les différentes dimensions de la

  1. . La nature ne fait jamais rien en vain. C’est le principe dont Aristote a fait le fondement inébranlable de toute son histoire naturelle ; c’est le principe même des causes finales, et par suite de l’optimisme. Sous une forme ou sous une autre, tous les grands esprits et tous les grands naturalistes s’y sont rangés. Sans ce principe, la science est un chaos. Voir la Préface à l’Histoire des Animaux, pp. LXXXII et suiv. Voir aussi Claude Perrault, Méchanique des Animaux, édit. de 1721, pp. 334 et suiv.; et M. J. Bell-Pettigrew, la Locomotion chez les Animaux, p. 35, édit. de 1874. — Le mieux dans le possible. C’est, au fond, la même théorie que celle des conditions d’existence, établie par Cuvier. — Conformément à l’essence de chaque espèce. C’est ainsi que les conditions changent de l’homme au quadrupède, du quadrupède à l’oiseau, de l’oiseau au poisson. — On peut s’assurer… Et l’esprit de l’homme s’associe par là, dans la mesure qui lui est accordée, à l’intelligence infinie, qui éclate partout dans la nature ; en comprend les intentions, en partant de la réalité qu’il observe, pour atteindre, dans ses secrets les plus éloignés, le but poursuivi. Les grandes découvertes de la science ne sont pas autre chose ; et de nos jours, on peut citer la découverte de Neptune par Leverrier. Les perturbations d’Uranus exigeaient la présence d’un corps dans l’espace ; l’homme pouvait être sûr à l’avance que la nature l’y avait mis, dès qu’il a une foi absolue aux lois que le créateur a imposées à la matière.
  2. En second lieu. Après le principe posé dans le paragraphe précédent, celui-ci paraît d’une importance secondaire ; il est nécessaire cependant d’en tenir compte en histoire naturelle. Aristote s’en est servi dans son Histoire des Animaux, liv. I, chap. XI et XII, pp. 63 et suiv. de ma traduction ; mais il n’a pas fait à ce principe une aussi grande place qu’ici, — Les différentes dimensions. Ces six dimensions de la grandeur ou de l’espace sont très-réelles ; et elles se divisent, comme le dit Aristote, en trois séries de deux chacune. Il a insisté sur ces distinctions dans l’Histoire des Animaux, loc. cit., plus qu’il ne le fait actuellement ; voir aussi le Timée de Platon, trad. V. Cousin, p. 141.