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CHAPITRE PREMIER

Enumération des questions que présente l’étude de la locomotion dans les animaux ; différences des organes locomoteurs ; leur nombre variable, mais toujours pair ; l’homme, l’oiseau, le poisson ; flexions des appareils locomoteurs en sens inverses chez l’homme, chez l’oiseau, chez les quadrupèdes vivipares et ovipares ; mouvement diagonal des appareils locomoteurs ; citation de l’Histoire de la Nature ; résumé des questions à traiter.

§ 1[1]. Pour étudier les organes dont se servent les animaux en exécutant des mouvements de locomotion, nous rechercherons pourquoi chacun de ces organes est tel qu’il est, et dans quelle vue il a pu être donné

  1. Pour étudier. Ce premier chapitre et le suivant sont consacrés à exposer la méthode qui sera adoptée dans ce petit traité. C’est un soin qu’Aristote a toujours pris, ainsi qu’on peut le constater déjà dans l’Histoire des Animaux ; mais on le voit surtout dans le Traité des Parties, dont le premier livre tout entier n’a pas d’autre objet. Sur cette question de la méthode, consulter le début de l’Histoire des Animaux, avec la note qui s’y rapporte ; voir aussi la Préface à ma traduction, page CXIV. — Pourquoi… dans quelle vue. C’est toujours la théorie des causes finales, qu’Aristote le premier a préconisée, et qui seule peut donner à la science de la nature un véritable intérêt, quand elle est appliquée avec discrétion et sagacité. Sans cette théorie, la nature n’a pas de sens ; elle n’est plus qu’une collection de faits curieux sans doute, mais profondément obscurs. Tous les grands naturalistes ont cru, comme Aristote, aux causes finales ; et comme lui, ils se sont efforcés de les scruter, avec la certitude de pouvoir les découvrir. — Dans un seul et même animal. Par exemple, dans un seul et même quadrupède, où les membres de devant et ceux de derrière, qui servent également à la locomotion, offrent de grandes différences. — D’autres animaux… Par exemple, le quadrupède et le reptile, l’oiseau et le poisson, qui appartiennent à des genres éloignés les uns des autres. Mais, malgré de grandes et évidentes dissemblances, le but est le même, et le moyen seul diffère ; c’est toujours à la locomotion que servent les organes, quelque divers qu’ils soient. — à un genre différent. C’est de l’anatomie comparée, au sens où l’entendent les Modernes. Aristote n’a pas créé le mot ; mais il a créé la science, en la fondant sur des observations et des comparaisons aussi nombreuses qu’exactes, comme le prouve le présent traité, analysant une question spéciale, après les généralités fécondes de l’Histoire des Animaux, et du Traité des Parties.