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Aristote, par la vue profonde du génie, a devancé de deux mille ans tous les labeurs anciens ou contemporains. Le sien est la première base de tout ce qui a suivi ; et il doit toujours tenir une place éminente, non pas seulement dans l’histoire de la science, mais en outre dans la science elle-même, quelques progrès qu’elle ait faits et quelque juste orgueil qu’elle puisse en concevoir. Tout avances que nous sommes, il n’est pas un zoologiste qui ne doive consulter Aristote, et savoir ce que l’étude de la nature a pu lui inspirer. Ce respect pour un ancêtre et pour le fondateur est en même temps un acte de prudence. Dans les annales de l’intelligence humaine, il n’y a pas un esprit plus puissant, plus fécond, plus étendu, plus observateur, ni plus méthodique. A quelle école meilleure pourrait-on se mettre, quand on aime la vérité et qu’on ne recherche qu’elle ?

Enfin, si la doctrine du petit Traité de la Marche des Animaux n’était pas d’Aristote, il resterait toujours à savoir de qui elle pourrait être ; et, de même que pour le Traité des Parties, il faut dire encore pour celui-ci qu’Aristote seul était capable de le faire et que la gloire doit exclusivement lui en rester. C’est une preuve négative, dira-t-on ; soit, mais elle n’est pas moins péremptoire.

Cette appréciation équitable n’empêche pas de reconnaître que, si la pensée est bien d’Aristote et ne peut être que de lui, la rédaction laisse beaucoup à désirer ; il y a des répétitions assez nombreuses et inutiles ; il y a des négligences d’expressions, qui ne permettent pas toujours de bien saisir l’idée qu’elles rendent incomplètement ;