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Ce qu’elle a fait de plus parfait, entre tant de merveilles, c’est la progression dans l’air, « où elle n’a rien laissé au hasard, non plus que dans le reste des êtres vivants ». L’aile est un levier de troisième genre, c’est-à-dire que la puissance agit entre le point d’appui et la résistance ; l’air est le point d’appui ; la puissance est l’origine de l’aile ; et la résistance est le corps de l’oiseau. De tous les naturalistes, c’est peut-être M. Pettigrew qui a expliqué avec le plus de détails et de précision les phases diverses de cette action puissante, qu’on admire de plus en plus à mesure qu’on la comprend mieux. Monter, descendre, tourner, avancer en ligne droite, l’oiseau accomplit tous ces actes avec une facilité dont rien n’approche ; et le poids de son corps, qui est fort lourd relativement à l’air où il se meut, est un des éléments nécessaires de sa rapidité. Mais c’est dans l’ouvrage même de l’auteur qu’il faut suivre pas à pas cette analyse, qui n’a peut-être pas encore épuisé tout le sujet, mais qui fait voir du moins, dans les procédés de la nature, des profondeurs jusque-là trop peu aperçues.