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qu’elle eut donnée à ces dents-là, est employée à faire croître les cornes. § 14[1]. Si les femelles des cerfs n’ont pas de cornes, tandis qu’elles ont des dents toutes pareilles à celles des mâles, c’est que les femelles et les mâles ont la même nature, et que tous deux sont des bêtes à cornes. Si les cornes sont refusées aux femelles, c’est qu’elles ne sont pas même utiles aux mâles, qui en souffrent moins à cause de leur force. § 15[2]. Quant aux autres animaux chez lesquels cette partie du corps ne produit pas cette sécrétion, tantôt la nature leur fait croître à tous des dents énormes ; tantôt elle leur donne des crocs, qui sont comme des cornes sortant des mâchoires.

  1. Si les femelles des cerfs n’ont pas de cornes. Le fait est exact ; mais l’explication n’est pas aussi bonne, et l’auteur semble se contredire lui-même en reconnaissant que la nature de la femelle est la même que celle du mâle, et que l’une et l’autre sont des bêtes à cornes. — Ne sont pas même utiles aux mâles Ceci est peut-être exagéré. — À cause de leur force. Qui fait que le bois leur est moins pesant.
  2. Cette sécrétion. Les cornes se forment en effet comme les os, et elles en naissent. — Des dents énormes. Il aurait fallu citer expressément quelques espèces, pour que ce rapprochement fût plus scientifique et plus facile à vérifier. — Des crocs. Ou, Des boutoirs. — Comme des cornes. La comparaison est ingénieuse ; mais elle ne paraît pas très exacte. Quoi qu’il en soit de toutes ces théories sur les cornes, il est certain que tout ce chapitre est très curieux, et la zoologie moderne n’a pas produit sur ce sujet rien de plus remarquable ni de plus complet. Elle y viendra sans doute plus tard.