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à peu près le seul que l’on connaisse aujourd’hui. On peut toujours le consulter ; mais on devrait se garder de le prendre pour modèle.

Il a fait abus des mathématiques dans une question qui est surtout physiologique ; il a considéré les êtres animés à peu près comme des machines, non pas dans leur nature essentielle, mais dans leurs actes. Il est certain que les lois les plus profondes de la mécanique sont employées par la nature à faire mouvoir les animaux ; et les relations des muscles et des os, par exemple, sont celles des leviers et des points d’appui. La raison de l’homme n’a rien inventé dans cette partie de la géométrie qui ne se trouve déjà dans la locomotion animale. Mais dans l’organisation vivante, il y a bien autre chose encore que des lignes, et des angles. Tout y est concret, et mêlé au principe même de la vie, dont les abstractions mathématiques ne peuvent pas rendre compte. Il faut être très-sobre de ces considérations en physiologie, où elles ne doivent tenir qu’une place secondaire. On a dès longtemps banni de la science ce procédé, qui était fort en faveur au temps où Borelli écrivait ; et si main-