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mais sur les êtres inférieurs, comme les crustacés par exemple, l’observation est très-difficile, et l’on ne sait guère s’ils ont du mouvement ou s’ils n’en ont pas. Tenons-nous en donc aux études précédentes, qui nous apprennent ce qu’est la locomotion chez les animaux supérieurs, et qui préparent naturellement d’autres études dont l’âme peut être l’objet.

Voilà le traité de la Marche des animaux résumé dans ses traits essentiels. L’histoire ultérieure de la science nous montrera que ce traité est incomplet à bien des égards ; mais, pour en porter un jugement équitable, il faut ne jamais perdre de vue que c’est Aristote qui a frayé le chemin ; et qu’il a fait, du premier coup, un pas si gigantesque et si sûr que, pendant des milliers d’années, on n’a rien ajouté à ce qu’il avait dit. Quand l’esprit humain est revenu à la science méthodique et à l’observation de la nature, il n’a pu que continuer la route que le philosophe avait ouverte. On a bien tardé à l’y suivre ; et pour la question de la locomotion animale, l’interruption a été beaucoup plus grande encore que pour