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bre pair, quel qu’en soit le nombre. Avec quatre pieds, il a une station très-solide ; mais on ne pourrait pas concevoir qu’il pût marcher avec trois ; et en réalité, la nature n’offre pas une seule combinaison de cette espèce. Les scolopendres polypodes auxquels on a retranché quelques pieds peuvent marcher, il est vrai, avec un nombre impair de pieds ; mais c’est seulement en suppléant à ceux qu’on leur a retranchés par ceux qui leur restent ; et la loi de parité n’en est pas moins applicable à ces animaux comme à tous les autres.

Le mouvement, quelles qu’en soient la direction et la nature, n’est possible qu’à la condition d’une flexion. Dans la progression, le membre qui s’avance, tandis que l’autre devenu perpendiculaire soutient le corps, doit nécessairement s’infléchir avant de toucher le sol, et avant de devenir droit à son tour, pour fournir successivement au corps l’appui qui lui est indispensable. La flexion du membre est tantôt convexe comme celle du genou, et tantôt concave comme celle des bras. Si le membre ne s’infléchissait pas, la marche serait caduque, et l’animal ne ferait que tomber.