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dans le saut qui leur est naturel et pour lequel ils sont faits ; chez la plupart des autres animaux, le mouvement n’est d’ordinaire que partiel et successif. Mais de quelque manière que le mouvement se produise, il faut toujours qu’il y ait en dehors de l’animal, ou dans l’animal lui-même, un point d’appui qui permette et facilite le jeu des appareils dont il est pourvu.

La vie étant aussi dans les végétaux, quoiqu’elle y soit à un degré moindre, il faut remarquer que le haut et le bas sont dans les plantes à l’inverse de ce qu’ils sont dans les êtres animés. Le haut véritable de la plante, c’est sa racine ; le bas véritable, c’est sa tige, quoique le témoignage de nos yeux semble nous dire le contraire. Mais comme dans l’animal le haut est la partie dans laquelle est reçue la nourriture qui se distribue à tout l’organisme, et comme c’est par la racine que les plantes se nourrissent, c’est pour cette cause que, chez elles, la racine doit être regardée comme le haut, quoiqu’elle paraisse être le bas. C’est la fonction, et non la position, qui fait la différence. Dans l’animal, le devant et le derrière sont déterminés par la situation