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méthodiquement une science réelle et générale. Commencée par lui, cette science est très-loin d’être achevée, même de notre temps ; et il faudra bien des labeurs encore, pour expliquer tous les ressorts ingénieux que la nature emploie à mouvoir les êtres auxquels elle a donné la vie.

De tous les phénomènes naturels, le mouvement est celui qui nous frappe le plus ; il est partout dans l’univers, depuis les sphères immenses qui parcourent l’espace sur nos têtes, jusqu’à ces animalcules presque invisibles qui se meuvent aussi ; depuis les organes dont tous les animaux sont composés dans leur intérieur mystérieux, jusqu’aux plantes elles-mêmes, et peut-être jusqu’à un degré encore plus bas qu’elles. Le mouvement est le signe le plus manifeste de la vie, qu’il révèle mieux encore que la sensibilité. Un fait si répandu et si nécessaire, non moins clair qu’étonnant, devait attirer puissamment l’attention d’Aristote ; et en effet, il y a consacré trois de ses ouvrages, parmi ceux qui nous sont parvenus, sans parler de sa psychologie. Le plus considérable des trois est sa Physique, théo-