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du cou ; les cils qu’il a sont comme des crins. Puis, en tant qu’oiseau, ses parties inférieures sont couvertes de plume ; il a deux pattes comme un oiseau ; il a deux pinces comme un quadrupède ; car il n’a pas de doigts, mais des pinces. § 3[1]. Cette singularité vient de ce que sa grosseur n’est pas celle d’un oiseau, mais bien celle d’un vrai quadrupède. Or il y a nécessité absolue que la grosseur du corps chez les oiseaux soit en général la plus petite possible, parce qu’il serait par trop difficile de mouvoir et d’élever dans l’air un corps d’une masse considérable.

  1. Sa grosseur. Cuvier fait aussi la même observation, et il semble qu’il avait sous les yeux le texte d’Aristote, en décrivant les échassiers brévipennes comme il le fait. Selon lui, les forces musculaires dont la nature dispose auraient été insuffisantes pour mouvoir les énormes ailes que la masse de ces oiseaux aurait exigées, s’ils avaient dû se soutenir dans l’air ; mais leurs extrémités postérieures ont repris en force ce que leurs ailes ont perdu. Les muscles des cuisses et des jambes ont une épaisseur énorme ; l’autruche court si vite qu’aucun animal ne peut l’atteindre à la course. Aussi, dans la zoologie contemporaine, a-t-on pu faire des autruches un ordre à part sous le nom de coureurs ; voir Buffon, l’Autruche, tome XIX, p. 319, éd. de 1829, et la Zoologie descriptive de M. Claus, page 1003, trad. franc.; voir aussi M. Pettigrew, la Locomotion chez les animaux, 1874, p. 65 et 71. Dans l’Histoire des Animaux, liv. IX, ch. XVI, § 1, page 185 de ma trad. Aristote parle du nombre considérable des œufs du moineau de Libye, l’autruche. Il ne rappelle pas ici ce détail, qui est très exact ; les œufs sont au nombre de 16 à 20 ; et c’est le mule qui les couve. La nomenclature actuelle a conservé en partie le mot grec qui répond à Moineau, et elle appelle l’autruche Struthio-camelus.