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a placé les cornes sur la tête ; et elle n’a pas fait les choses comme le voulait le Momus d’Ésope, qui reprochait au taureau de n’avoir pas les cornes sur les épaules, ce qui l’aurait aidé, disait-il, à frapper les coups les plus terribles, et de les avoir sur la partie la plus faible de la tête. C’est faute d’avoir porté ses regards assez loin que Momus risquait cette critique ; car de même que, si la nature avait mis les cornes sur toute autre partie du corps, elles n’auraient eu qu’un poids excessif qui les aurait rendues absolument inutiles et qu’elles eussent été gênantes dans une foule de cas et de mouvements, de même les cornes placées sur les épaules auraient été également embarrassantes. § 8[1]. C’est qu’il ne faut pas regarder seulement au point du corps d’où les coups seraient les plus vigoureux ; il faut aussi regarder au point d’où ils peuvent porter le plus loin possible. Par conséquent, comme les animaux n’ont pas de mains et qu’il était bien impossible de placer leurs cornes sur leurs pieds, puisque, placées sur les genoux, elles eussent empêché toute flexion, il fallait

  1. Seraient les plus vigoureux. C’est le complément de ce qui précède, et la réfutation directe des théories de Momus. — Les leur mettre sur la tête. La physiologie comparée des Modernes ne paraît pas avoir repris ces considérations, qui ne sont pas cependant sans importance. — Empêchent aussi le moins possible. Autre argument non moins solide que les premiers.