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sont épineux et que l’opercule de leurs branchies l’est également, tandis que tous les sélaciens sont cartilagineux.

§ 10[1]. Il faut ajouter que les mouvements de ces derniers poissons sont lents, parce que les branchies ne sont pas épineuses ni nerveuses, tandis que le mouvement des branchies épineuses est rapide. Or, il faut que le mouvement de l’opercule ait beaucoup de rapidité, puisque les branchies sont faites naturellement, on peut dire, pour l’expiration ; et de là vient que, chez les sélaciens, la réunion des conduits mêmes qui composent les branchies a lieu directement, et il ne faut pas d’opercule pour qu’elle soit aussi rapide que possible. § 11[2]. Certains poissons ont de nombreuses branchies ; d’autres en ont très peu ; ceux-ci les ont

  1. Les mouvements… sont lents. Ceci semble se rapporter uniquement au mouvement des branchies ; car le mouvement des squales-sélaciens est, au contraire, d’une rapidité prodigieuse ; mais j’ai dû conserver dans ma traduction l’indécision qui est dans le texte. D’ailleurs, la suite explique assez clairement la pensée de l’auteur. — Puisque les branchies. Le texte ne désigne pas expressément les branchies ; mais il ne peut être ici question que de ces organes. — Pour l’expiration. Il serait mieux de dire d’une manière générale : « Pour la respiration ». Voir le Traité de la Respiration, loc. cit., où Aristote réfute Anaxagore, Démocrite et Diogène d’Apollonie, sur la respiration des poissons. — Il ne faut pas d’opercule. Quelle que soit la valeur de ces théories physiologiques, elles attestent une fois de plus l’attention extrême qu’Aristote apportait à observer les faits, pour arriver à les expliquer.
  2. Les Descriptions Anatomiques. Malheureusement cet ouvrage d’Aristote nous manque comme tant d’autres ; voir la Préface à ma traduction de l’Histoire des Animaux, p. CLXVI. — Dans l’Histoire des Animaux. Voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. IX, § 4, pp. 157 et suiv. de ma traduction. — Ce qui fait… Cette explication est la conséquence des théories d’Aristote sur les quatre éléments et sur la chaleur animale. La science moderne ne paraît pas s’être occupée du nombre plus ou moins grand des branchies.