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hanche, qui s’étend en dessous jusqu’au milieu du ventre. C’est pour cela que l’oiseau, bien qu’ayant deux pieds, ne se tient pas droit, comme il pourrait le faire s’il avait, ainsi que l’homme et les quadrupèdes, une hanche courte à partir du siège, et la jambe venant immédiatement après. L’homme se tient droit ; et les quadrupèdes ont pour soutenir le poids du corps les membres de devant, sur lesquels ils reposent solidement ; mais les oiseaux ne sont pas droits, parce que leur conformation naturelle est celle des nains et qu’ils n’ont pas de membres antérieurs ; à la place de ces membres, ils ont des ailes. § 21[1]. La nature leur ayant fait une longue hanche, au lieu de cette partie, les a soutenus fortement par le milieu. Puis, elle a posé les pattes par dessous, afin que le poids du corps étant également réparti, l’oiseau pût tantôt marcher, ou tantôt se tenir en repos, en équilibrant l’un et

  1. Au lieu de cette partie. Le texte est aussi vague que ma traduction ; « Cette partie » désigne sans doute la partie supérieure du corps. — Le milieu. C’est le sternum des oiseaux avec tous ses appendices. — Ne se tient pas droit cependant. Cuvier, Règne animal, tome I, p. 302, édit. de 1829, a expliqué aussi pourquoi l’oiseau ne peut se tenir droit, « Les extrémités antérieures, destinées à les soutenir dans le vol, ne pouvaient servir ni à la station, ni à la préhension ; ils sont donc bipèdes ; leur corps devait être penché en avant de leurs pieds ; les cuisses se portent donc en avant, et les doigts s’allongent pour lui fournir une base suffisante ; le bassin est très étendu en longueur… les ischions et surtout les pubis se prolongent en arrière, etc., etc. » Voir aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 938, trad. franc. et p. 942. — La même disposition chez les quadrupèdes. Les jambes des quadrupèdes sont en général osseuses et sèches, en vue de rendre le mouvement plus facile. — Plus haut. Voir plus haut, ch. X, § 35, et aussi § 22. Sans exception. J’ai ajouté ces mots pour rendre toute la force de l’expression grecque ; mais le fait n’est pas exact ; et il y a des oiseaux, comme l’outarde, qui n’ont que trois doigts. Il est bien vrai que l’autruche (le moineau de Libye) n’en a que deux, à quatre phalanges chacun. — Les palmipèdes aussi bien que les fissipèdes. Ces détails ne sont pas tout aussi vrais que l’auteur semble le croire ; voir Cuvier, Anatomie comparée, Ve leçon, tome I, p. 390, 1ere édit. ; voir aussi M. Claus, Zoologie descriptive, p. 942, trad. franc. — Plus tard. Voir le ch. XIV qui termine l’ouvrage. — Les oiseaux ont trois doigts. On aurait pu désigner précisément quelques espèces. — N’a aucune longueur. C’est ce qu’on observe souvent chez les échassiers, dont le pouce est en général oblitéré. — Pour la crex. J’ai dû conserver le nom grec, parce que l’identification n’est pas sûre ; voir le catalogue de MM. Aubert et Wimmer, édit. et trad. de l’Histoire des Animaux, tome I, p. 100 ; ils croient que la crex pourrait être l’himantopus rufipes, ou ostralegus. Voir l’Histoire des Animaux, livre IX, ch. II, § 10, p. 137 de ma traduction. Dans la zoologie moderne, la crex est une espèce de râle, dont le doigt postérieur est plus court que les autres ; mais ce ne serait pas un échassier, comme on l’avait cru quelquefois, et comme le dit ici Aristote. — Jamais plus de quatre doigts. Cette observation est exacte.