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elles ne feraient que les gêner. Un petit nombre d’espèces qui ont des pattes très courtes sous le ventre peuvent aisément voler. Dans ces oiseaux, les pattes ainsi disposées ne les gênent plus ; et dans les oiseaux à serres crochues, ces pieds leur servent à saisir leur proie.

§ 19[1]. Parmi les oiseaux qui ont un long cou, les uns, quand ce cou est plus épais, l’étendent en volant ; ceux qui Font léger et long volent en le repliant, afin que, quand ils s’abattent quelque part, le cou ainsi couvert soit moins exposé à des accidents. § 20[2]. Tous les oiseaux ont une hanche, placée là où il semblerait qu’ils n’en doivent pas avoir ; et ils ont deux cuisses à cause de la longueur de la

  1. L’étendent en volant. Cette observation est encore très exacte ; et cette extension du cou en avant est faite aussi pour équilibrer le corps entraîné dans un vol rapide. — Volent en le repliant. Il aurait fallu ici encore indiquer précisément quelques espèces de volatiles. — Soit moins exposé à des accidents. Il n’est pas sûr que cette explication soit aussi bonne que l’auteur semble le croire ; et cette position du cou tient sans doute plutôt aux conditions mêmes du vol.
  2. Ont une hanche. Voir sur cette conformation de l’oiseau l’Histoire des Animaux, livre II, ch. VII, § 2, p. 149 de ma traduction, et la note. Voir aussi, sur cette articulation des membres postérieurs chez les oiseaux, la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 942 et 945, trad. franc. ; voir également Cuvier, Règne animal, t. I, p. 304, où il n’y a que des indications succinctes. — Ils ont deux cuisses. Ceci est exagéré ; et le bassin des oiseaux, tout allongé qu’il est, ne peut pas être assimilé à une cuisse. Le fémur est court et solide, et la jambe est beaucoup plus longue que la cuisse ; la cuisse est presque horizontale ; et par suite, la jambe doit être reportée en avant ; voir M. Claus, Zoologie descriptive, pp. 912 et 945, comme ci-dessus. — Ne se tient pas droit. L’explication est excellente ; le tronc chez les oiseaux est toujours placé plus ou moins obliquement ; il ne peut jamais être droit comme chez l’homme. — Est celle des nains. Dans les théories mêmes d’Aristote, ceci n’est pas très exact, puisque la tête et le cou des oiseaux sont en général assez petits, tandis que, chez les nains, la partie supérieure du corps est trop grosse, et particulièrement la tête. Voir plus haut, ch. X, §§ 8, 9, 11 et 38.