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des doigts qui, tout en étant divisés séparément les uns des autres, ont pourtant, chacun une sorte de rame, qui est absolument continue pour le pied entier. C’est là une organisation qui, pour des causes faciles à comprendre, est tout à fait nécessaire. § 16[1]. Chez ces oiseaux, c’est en vue du mieux et pour faciliter leur vie qu’ils ont les pieds ainsi disposés ; car vivant dans l’eau et leurs ailes étant à peu près inutiles, ils ont des pieds faits pour leur servir à nager. En effet, les nageoires des poissons sont bien également des espèces de rames, comme celles des bateaux. Aussi, de même que les poissons cessent de pouvoir nager quand les nageoires leur manquent, de même ces oiseaux ne nagent plus quand la membrane intermédiaire de leurs pieds vient à faire défaut.

§ 17[2]. Si quelques espèces d’oiseaux ont des pattes fort longues, cela vient de ce qu’ils doivent vivre dans les marécages. Or la nature fait les organes pour l’action

  1. . En vue du mieux. C’est le principe de l’optimisme, qu’Aristote a toujours soutenu. — Les nageoires….. des espèces de rames. Nouvelle comparaison aussi juste que la précédente. Cette forme de style est fort rare dans Aristote. — Les poissons….. ces oiseaux. Le rapprochement est frappant ; et la science moderne pourrait en tenir compte. — Vient à faire défaut. Soit par suite de l’organisation naturelle, soit par suite d’un accident.
  2. Ils doivent vivre dans les marécages. C’est là en effet la vie des échassiers, sur les rives des fleuves et des lacs, au bord de la mer et des étangs, en un mot, dans les contrées marécageuses. Perchés sur leurs longues jambes, ils cherchent de petits insectes, des mollusques, des vers, des grenouilles, des poissons. Leurs pattes très hautes ont les tibias nus, avec des tarses fort allongés. — De longs doigts. Parmi les échassiers, les uns n’ont pas de doigts postérieurs. Ils doivent marcher dans les eaux basses, sur des fonds vaseux. Le quatrième doigt est tantôt rudimentaire, tantôt long et armé ; tantôt aussi à demi-palmé, ou tantôt tout à fait libre. — Plusieurs flexions. Je ne vois pas que la science moderne ait observé ce dernier détail ; voir sur les échassiers en général M. Claus, Zoologie descriptive, p. 970, trad. franc. Les échassiers s’appellent aussi Oiseaux de rivage, dans les nomenclatures actuelles. Voir encore Cuvier, Règne animal, tome I, p. 433 sur les doigts des échassiers ; et sur les doigts des oiseaux, id. ibid, p. 304, édit. de 1829 ; voir M. Claus, Zoologie descriptive, p. 946, édit. franc.