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la partie terreuse de leur corps et leur chaleur native leur deviennent des instruments utiles pour la lutte. Se portant en haut, cet élément fait la dureté ou la grosseur de leur bec ; et s’il se porte en bas, il y fait les ergots sur les pattes ; ou bien, dans les ongles des pieds, il fait leur grosseur et leur force. Du reste, les deux choses ne se produisent pas à la fois en plusieurs lieux différents ; car la nature de cette excrétion s’affaiblit en se dispersant.

§ 15[1]. Aux uns, la nature donne la longueur des pattes. À quelques autres, au lieu de cette longueur, elle remplit l’intervalle des doigts des pieds. Aussi, les oiseaux qui nagent ont-ils nécessairement, ou des pieds qui sont entièrement palmés, ou

  1. Aux uns, la nature donne… Toutes ces observations sont pleines de sagacité, et la science moderne les ratifie. — La longueur des pattes. Ce sont les échassiers de la zoologie actuelle, « Le bas de leurs jambes est nu ; leurs tarses sont très hauts ; et ils peuvent ainsi entrer dans l’eau jusqu’à une certaine profondeur sans se mouiller les plumes, et y pêcher au moyen de leur cou et de leur bec, dont la longueur est généralement proportionnée à celle des jambes » ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 493, édit. de 1829. — Elle remplit l’intervalle des doigts des pieds. Ce sont les palmipèdes, « dont les pieds sont faits pour la natation, implantés à l’arrière du corps, portés sur des tarses courts et comprimés et palmés entre les doigts » ; Cuvier, id. ibid., p. 545. — Une sorte de rame. La comparaison est fort juste. — Des causes faciles à comprendre. Ces causes sont les circonstances diverses qui dominent la vie de ces oiseaux, habitant le long des eaux ou vivant dessus.