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pourvus de sang qui vivent sur terre et qui y marchent. Seulement, tandis que les autres ont des bras et quatre membres, ce qui distingue l’oiseau, c’est d’avoir des ailes au lieu des membres antérieurs et des bras.

§ 9[1]. Les ailes de l’oiseau sont très puissantes ; et il est de l’essence de l’oiseau de pouvoir voler. Il faut donc de toute nécessité que les oiseaux aient deux pieds ; et grâce à leurs ailes, ils peuvent se mouvoir avec quatre appareils, ils ont tous la poitrine en pointe et charnue ; elle est pointue en vue du vol ; car, trop large, elle se meut difficilement, parce qu’elle déplace beaucoup d’air ; et elle est charnue, parce qu’une pointe est toujours faible si elle n’a pas un grand revêtement. § 10[2]. Sous la poitrine est le ventre qui s’étend jusqu’à la sortie des excréments, et à la flexion des pattes,

  1. Sont très puissantes. Ceci est surtout vrai des oiseaux de proie ; mais on peut dire d’une manière générale que les muscles des ailes des oiseaux sont les plus puissants de toute la création. Le vol exige un effort prodigieux ; et l’organisation entière de l’oiseau correspond à cette nécessité primordiale ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, pp. 301 et suiv.; et aussi Buffon, Discours sur la nature des oiseaux, p. 34, édit. de 1829. — Avec quatre appareils. C’est ce qui vient d’être dit, plus haut, § 8. — La poitrine en pointe et charnue. C’est la fourchette et le sternum, qui chez les oiseaux ont une forme toute particulière. Voir M. Claus, Zoologie descriptive, p. 941, trad. franc. — Pointue en vue du vol. C’est évident. — Un grand revêtement. L’expression grecque n’est pas plus précise.
  2. Sous la poitrine. Ou plutôt : Sous la partie qui répond à la poitrine. — La flexion des pattes. C’est précisément le haut de la cuisse plus que la flexion des pattes ; on pourrait traduire aussi : La flexion des membres. — Un nombril. Sur l’organisation de l’œuf, voir l’Histoire des Animaux, liv. VI, ch. III, § 2, p. 269 de ma traduction. — Il disparaît. Il est certain qu’il n’y a pas trace de nombril chez les oiseaux adultes, comme il en reste chez l’homme durant toute sa vie ; mais ceci tient à tout le développement de l’oiseau. Tant qu’il est dans l’œuf, il a nécessairement certaines attaches, d’abord avec l’oviducte de la mère, puis ensuite avec le jaune, qui le nourrit ; mais une fois nés il n’a plus rien de tous ces rapports ombilicaux ; la vésicule germinative répond peut-être à l’ombilic. Voir M. Claus, Zoologie descriptive, p. 956, trad. franc. — Les Études sur la Génération. Voir le Traité de la Génération des Animaux, liv. III, § 29, édit. et trad. de MM. Aubert et Wimmer, page 226 et passim ; notamment, liv. II, § 66, p. 168. — La suture se fait à l’intestin. L’expression du texte n’est pas plus claire ; et je ne trouve pas dans la science actuelle des investigations spéciales sur ce sujet, qui mérite d’ailleurs l’attention qu’Aristote y a donnée. Voir Cuvier, Règne animal, t. 1, p. 309, édit. de 1829. — Une partie des veines. Voir l’Histoire des Animaux, liv. VII, ch. VII, § 6, p. 440 de ma traduction.