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animaux belliqueux. Même aux bonases qui ont des cornes recourbées l’une vers l’autre, la nature va jusqu’à donner la faculté de lancer leurs excréments ; ce qui les aide à se défendre, quand ils ont peur. Il y a d’autres animaux encore qui se sauvent par une projection semblable de leurs excréments.

§ 4[1]. D’ailleurs, la nature n’a pas accumulé, pour les mêmes animaux, plusieurs moyens, quand un seul suffisait à les défendre. La plupart des animaux pourvus de cornes ont le pied fourchu ; on cite même comme ayant des cornes le solipède qu’on nomme l’âne indien. § 5[2]. Dans la plupart des animaux, de même que les organes du corps au moyen desquels ils se meuvent se partagent en droite et en gauche, de même, et par une raison toute pareille, la nature leur a fait deux cornes. Il y en a cependant quelques-uns qui n’ont qu’une seule corne, comme l’Oryx et l’âne

  1. L’âne indien. Aristote semble n’être pas très sûr de ce qu’il avance sur l’âne-indien, qui serait solipède et qui aurait des cornes. Voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. I, § 14, p. 116, où il est question aussi de l’âne-indien, qui aurait à la fois une corne unique et un seul sabot. C’est sans doute un animal fabuleux.
  2. La nature leur a fait deux cornes. La raison est excellente et de toute évidence. — L’Oryx. L’Oryx est encore mentionné dans l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. II, § 44, p. 116, comme ayant une seule corne et deux pinces. Cet animal est fabuleux, comme l’âne-indien. La zoologie moderne a donné le nom d’Oryx à une espèce d’antilope ; mais cet animal a deux cornes très longues et recourbées ; voir M. Claus, Zoologie descriptive, p. 1056, trad. franc. — L’Oryx a le pied fourchu. Ainsi, Aristote considérait l’oryx comme un animal très réel. — Les animaux à une corne. Il est certain qu’il n’y en a pas, du moins pour la science dans tout ce qu’elle connaît actuellement.