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parce que nécessairement ils ne se nourrissent guère que d’animaux vivants, et qu’ils doivent le plus souvent les vaincre à force ouverte. § 6[1]. Ceux qui vivent dans les marais et qui mangent de l’herbe ont le bec fort large ; car c’est à cette condition que le bec leur sert à fouiller l’eau, à arracher et à dépecer leurs aliments. Quelques-uns de ces oiseaux ont le bec long, ainsi que le cou, pour pouvoir prendre leur nourriture à de grandes profondeurs ; car la plupart de ces oiseaux et des palmipèdes ne vivent des petites bêtes qui se trouvent dans l’eau qu’en les saisissant ou directement, ou grâce à ce cou si long. Le cou leur sert alors comme d’une ligne à pêcher, et leur bec est comme le flotteur et l’hameçon. § 7[2]. Chez les oiseaux, les parties supérieures de leur corps, ainsi que le dessous et ce qu’on nomme le tronc chez les quadrupèdes, tout cela est de la même venue. Au lieu de bras et de membres de

  1. Ceux qui vivent dans les marais… de l’herbe. Le cygne, par exemple, vit également de poissons et de végétaux. — Le bec leur sert à fouiller l’eau… La description est fort exacte. — Le bec long, ainsi que le cou. Ceci convient particulièrement aux échassiers, qui ont un bec proportionné à la longueur de leurs pattes. — Vivent des petites bêtes. Les échassiers vivent de poissons, de reptiles, de vers, d’insectes ; quelques-uns se contentent d’herbages, et vivent éloignés de l’eau ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 494, édit. de 1829. — Comme d’une ligne à pêcher. Il est possible que ceci ne soit qu’une interpolation. La comparaison n’est pas tout à fait fausse ; mais elle n’est guère dans les habitudes du style aristotélique. — Comme le flotteur et l’hameçon. Ce rapprochement est exagéré.
  2. . Est de la même venue. L’expression du texte ne semble avoir que ce sens ; mais elle est bien vague et bien incomplète, et elle ne donne pas une description suffisante de la constitution de l’oiseau, bien que cette description ne soit pas fausse. — Au lieu de bras. Comparativement à l’homme. — Et de membres de devant. Comparativement au reste des animaux. — Qui peuvent se déployer. Ou peut-être, Suspendues. — Une partie toute spéciale. Et oui est le caractère essentiel de leur organisation. — Au lieu d’omoplate. Ceci n’est pas exact ; et l’épaule des oiseaux est composée de trois os : la clavicule, la fourchette et l’omoplate. Voir Cuvier, Anatomie comparée, IVe leç., t. I, p. 248, 1e édit. La fourchette est un os particulier à l’oiseau ; il est étonnant qu’Aristote l’ait omis. — Se plient en dedans. Voir, sur les flexions dans les membres des animaux, l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XI, § 3, p. 65 de ma traduction.