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les animaux pair l’organisation des parties qui leur sont propres. § 2[1]. Ils ont tous des ailes ; et c’est une particularité qui les distingue de tous les autres. Dans les autres animaux, certaines parties sont velues ; d’autres sont écailleuses ; d’autres sont cornées ; mais ce sont des ailes qu’ont les oiseaux. L’aile est divisée, et elle n’est pas de la même espèce chez ceux qui ont des ailes pleines ; tantôt elle n’est pas fendue ; tantôt elle l’est ; tantôt elle a un tuyau ; et tantôt elle en est privée. § 3[2]. Les oiseaux ont en outre dans la tête cet organe du bec, qui est fort remarquable, et qui leur est spécial, comparativement aux autres animaux. Chez l’éléphant, la trompe sert de main ; chez

  1. Ils ont tous des ailes. C’est en effet la particularité essentielle qui sépare l’oiseau du reste des êtres ; voir l’Histoire des Animaux, livre I, ch. V, § 9, p. 32 de ma traduction. — L’aile est divisée. Ceci est vrai pour la plupart des oiseaux. — Des ailes pleines. C’est là sans doute une allusion aux ailes des chauves-souris. La membrane qui remplit les intervalles des bras, des avant-bras et des doigts, est une aile véritable, plus étendue en surface que l’aile des oiseaux, et qui permet à l’animal de voler très haut et très rapidement. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 112, édit. de 1829. — Tantôt elle a un tuyau. Ce détail se rapporte à la plume et non plus a l’aile ; mais en grec, le même mot désigne l’aile et la plume.
  2. Cet organe du bec. Voir l’Histoire des Animaux, livre II, ch. VIII, § 5, p. 151 de ma traduction. — Chez l’éléphant. On ne comprend pas bien que l’auteur parle aussi brusquement de l’éléphant, qui semble n’avoir rien à faire ici. Le bec de l’oiseau remplace en quelque sorte le nez ; et par une association d’idées assez naturelle, on passe du nez à la trompe ; mais dans tout ceci, la pensée n’est pas suffisamment exprimée. — Chez quelques insectes. Il eût été bon de désigner plus précisément quelques-uns de ces insectes. L’appareil buccal est très divers selon que l’insecte se nourrit de liquides, ou qu’il est broyeur comme les coléoptères, les névroptères, etc., etc., ou suceur comme les lépidoptères, etc. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 540, trad. franc. ; voir aussi Cuvier, Règne animal, tome IV, pp. 4 et suiv. et p. 297, édit. de 1829. — Remplit la fonction des dents et des lèvres. Cette appréciation est fort exacte. — Des sens chez les oiseaux. Ceci n’est pas dans le texte ; mais j’ai cru devoir faire cette addition, à cause de ce qui suit. Il a été question de la répartition des sens chez les animaux en général dans l’Histoire des Animaux, livre IV, ch. 8, pp. 77 et suiv. de ma traduction. — Ils ont un cou. Ce détail se rapporte évidemment aux oiseaux. — Par la même raison… Sur le cou des animaux, voir l’Histoire des Animaux, livre II, ch. VIII, pp. 148 et suiv. — Court… très long. Tous ces détails sont parfaitement exacts ; et c’étaient les premiers qui devaient frapper l’observateur. Voir Cuvier, Règne animal, t. I, p. 302. — Les palmipèdes. Voir Cuvier, loc. cit., p. 311 et 543 et suiv. Ce sont les seuls oiseaux dont le cou dépasse et quelquefois de beaucoup, la longueur des pattes. — La nourriture qui est à terre. Et aussi, dans la profondeur de l’eau.