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sens. § 5[1]. Parmi les quadrupèdes ovipares, les lézards, ainsi que les serpents, ont la langue bifide ; et à l’extrémité, cette langue est aussi fine qu’un cheveu, ainsi que nous l’avons déjà dit. Les phoques ont aussi la langue fendue ; et par suite, tous ces animaux sont friands. Les quadrupèdes ovipares ont encore les dents carnassières, comme les ont les poissons. Ils possèdent, du reste, tous les organes des sens, comme

  1. . La langue bifide. Ceci est un fait évident ; la zoologie moderne ne paraît pas y avoir donné grande attention, bien que cette conformation soit certainement fort curieuse. Voir plus haut, liv. II, ch. XVII, § 6, p. 192. — Ainsi que nous l’avons déjà dit. Ceci se rapporte à l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. XII, § 19, p. 188 de ma traduction, où Aristote parle de la langue des serpents, à peu près dans les mêmes termes qu’ici. — Les phoques. Dans ce même passage de l’Histoire des Animaux, Aristote parle également de la langue du phoque. Cuvier, Règne animal, tome I, p. 167, édit. de 1829, dit que la langue du phoque est échancrée ; mais on peut trouver qu’elle est bifide comme celle du serpent, quoique moins fine. — Sont friands. Je ne suis pas sûr de ce sens ; le mot du texte ne signifie habituellement que Maigre, et c’est la signification qui lui est donnée plus d’une fois dans l’Histoire des Animaux. Cette signification n’est pas acceptable ici ; et bien des commentateurs ont compris que ces animaux étaient Avides et non pas Maigres. J’ai suivi cet exemple. — Les dents carnassières. C’est le sens le plus probable du mot grec ; il est souvent employé dans l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. III, § 13, p. 127 de ma traduction. On pourrait traduire encore : « Les dents en scie », ou simplement : « Dents aiguës ». — Comme les ont les poissons. L’expression est bien vague ; il faudrait dire plutôt : « Certains poissons ». Voir Cuvier, Anatomie comparée, XVIIe leçon, article IV, Dents des poissons, pp, 175 et suiv. — Tous les organes des sens. Tandis que dans beaucoup d’espèces d’animaux, il n’y a que quelques-uns des sens, à l’exclusion des autres. Ici, les quadrupèdes ovipares sont les chéloniens et les sauriens de Cuvier, et aussi les batraciens ; il y a quelques sauriens à deux pieds. Voir le Règne animal de Cuvier, t. II, pp. 4 et suiv., édit. de 1829. — Il n’y a que le simple conduit. Ceci est vrai pour beaucoup de quadrupèdes ovipares ; mais ce n’est pas exact pour le crocodile, qui a pour l’oreille deux sortes de lèvres charnues, lesquelles se ferment à volonté ; Cuvier, id. ibid., p. 18. Voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. VI, § 3, p. 141 de ma traduction.