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avaler. C’est la langue qui fait sentir les saveurs des choses, et le plaisir que l’animal éprouve ne consiste que dans le passage des aliments. C’est en avalant que les poissons ont la sensation, soit de la graisse, soit de la chaleur, soit des autres impressions de ce genre.

§ 4[1]. Les vivipares aussi possèdent donc ce sens ; et la plupart des comestibles cuits ou crus qu’ils avalent leur causent cette satisfaction par le gonflement de l’œsophage. D’ailleurs, les animaux de même espèce ne sont pas tous également avides des aliments liquides ou solides, ni des aliments naturels ou de ceux qu’on leur prépare. Les autres animaux ont bien le sens du goût ; mais ceux-ci ont en quelque sorte un autre

  1. Possèdent donc ce sens, C’est-à-dire que tous les vivipares ont le sens du goût beaucoup plus développé que les autres animaux dont il vient d’être question. — Par le gonflement de l’œsophage. Je ne sais pas si la science moderne accepté cette théorie ; mais elle reconnaît au moins que la partie supérieure des voies digestives, le pharynx, partage avec la langue la propriété de transmettre les impressions du goût ; voir le Traité élémentaire de physiologie humaine de M. J. Béclard, pp. 928 et 934, 6e édit. Il semble que, pour Cuvier, la langue est exclusivement l’organe du goût ; voir l’Anatomie comparée, XVe leç., articles I et II, pp. 676 et suiv. — Ont en quelque sorte un autre sens. Malgré la forme restrictive de l’expression, ceci peut paraître un peu exagéré ; les vivipares n’ont pas, à proprement parler, un autre sens ; mais il est certain qu’en général le sens du goût est beaucoup moins développé chez les animaux que le sens de l’odorat. C’est peut-être là ce qu’Aristote a voulu indiquer.