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§ 43[1]. L’homme a des pieds plus grands que ceux d’aucun autre animal, comparativement à la dimension de son corps ; et on le comprend bien. Comme il est le seul être qui se tienne droit, les deux pieds devant à eux seuls supporter tout le poids du corps doivent avoir aussi longueur et largeur. La dimension des doigts est avec toute raison contraire dans les pieds et dans les mains. La fonction des mains étant de saisir et de serrer les objets, il faut que les doigts soient longs, puisque la main enveloppe les objets saisis par sa partie fléchissante ; mais la fonction des pieds est de rendre la marche aussi sûre que possible ; et l’on doit croire que c’est à cela que sert la partie du pied qui n’est pas fendue comme les doigts. § 44[2]. Il est préférable que l’extrémité soit fendue plutôt qu’elle ne le soit pas. Car le pied tout entier ressentirait par sympathie la souffrance d’une seule de ses parties ; mais cet effet ne se produit plus autant avec la division des

  1. . L’homme a des pieds plus grands. Cette observation est très juste, et tout ce qu’Aristote dit du pied de l’homme est le digne pendant de ce qu’il a dit plus haut de la main. La science actuelle a presque complètement abandonné ces considérations générales, qui sont cependant plus importantes que les faits de détail, accumulés avec tant de soin, et parfois d’inutilité. — Le seul être qui se tienne droit. Voilà la véritable raison de la conformation du pied. — Étant de saisir et de serrer les objets. La fonction de la main ne peut pas être expliquée avec plus de concision et de vérité. Ces explications, devenues aujourd’hui banales, étaient fort neuves du temps d’Aristote. — La partie du pied qui n’est pas fendue. Et que nous appelons la plante du pied.
  2. Il est préférable… Il n’y a pas moins de vérité dans ces considérations que dans les précédentes, et l’on serait fort embarrassé de nos jours d’expliquer la conformation du pied de l’homme mieux que ne le fait le naturaliste grec. — Des ongles sur les mains. Voir l’Histoire des Animaux, livre I, ch. XI, § 8, p. 69 de ma traduction. — À cause de leur délicatesse. Le texte dit précisément : « A cause de leur faiblesse. »