Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

des cornes pour la défense et pour l’attaque, ce qui ne se voit dans aucune de ces espèces auxquelles on attribue de prétendues cornes ; car il n’en est pas une qui se serve de ses cornes pour se défendre, ni pour vaincre ses ennemis ; ce qui est proprement l’œuvre de la force. § 2[1]. Il n’y a pas d’animal ayant des pieds à plusieurs divisions qui soit pourvu de cornes. La cause en est que la corne n’est qu’un moyen de défense, et que les animaux ayant des pieds à plusieurs divisions ont dès moyens de défense différents de celui-là. Aux uns, la nature a donné des ongles ; aux autres, elle a donné des dents meurtrières ; à d’autres encore, tels autres moyens très suffisants de se défendre. Mais la plupart des animaux à double pince ont des cornes propres à la lutte et au combat ; ainsi que quelques solipèdes, d’autres en ont aussi pour se défendre. Ceux auxquels la nature n’a pas donné de cornes ont, pour leur conservation, une autre ressource ; ils ont reçu d’elle la rapidité de la course,

  1. Ayant des pieds à plusieurs divisions. Ce sont les animaux que la science moderne appelle Fissipèdes, ou Polydactyles ; c’est-à-dire ceux dont le pied a plus de deux divisions. Les animaux à cornes ont simplement le pied fourchu, divisé en deux portions. — Des ongles. Ou mieux, Des griffes. J’ai conservé le mot du texte, qui est plus général. — À double pince. Ce sont surtout les ruminants qui sont les animaux à pieds fourchus ; ils ont à chaque pied deux doigts, enveloppés dans deux sabots qui s’appliquent l’un contre l’autre ; mais il y a des ruminants sans cornes, comme le chameau et le lama ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, pp. 254 et 260, édit. de 1829. On appelle aussi ces animaux Bifurques. — À la lutte et au combat. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Quelques solipèdes. Il aurait fallu désigner ces solipèdes plus précisément. — Ils ont reçu d’elle… On retrouve ici comme partout le sentiment d’admiration que la nature inspire à l’auteur. — Des éléphants. L’observation n’est pas aussi juste pour les éléphants que pour les chameaux ; car l’éléphant a ses énormes défenses et sa trompe. — Comme les sangliers. Le pied des sangliers ou des cochons a deux doigts grands et armés de forts sabots, et deux doigts latéraux, plus courts et touchant à peine la terre ; Cuvier, Règne animal, tome I, p. 243, édit. de 1829. § 3. — Le développement des cornes….. aux cerfs. On ne peut pas dire que le bois des cerfs leur soit inutile ; mais il est vrai que l’animal s’en rapporte bien plutôt à sa vélocité pour échapper à ses ennemis. — La grandeur et la division du bois. Ceux est exact ; et La fontaine en a fait le sujet d’une de ses plus jolies fables, liv. I, fable X. — Aux buffles. Cette identification peut paraître douteuse ; et comme l’auteur joint ici les gazelles aux buffles, il est possible qu’il s’agisse, non du Bubalus, qui est bien le buffle de l’espèce bovine, mais du Bubalus de l’espèce de l’Antilope ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 1056 et 1057. Ces deux animaux sont également des ruminants. — Bonases. C’est le bison, presque sans aucun doute ; voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. II, § 17, page 118 de ma traduction, et liv. IX, ch. XXXII, § 1, page 280 de ma traduction. Ce dernier chapitre est consacré tout entier au bison. — Lancer leurs excréments. Voir l’Histoire des Animaux, loc. cit., liv. IX, ch. XXXII, § 5, — Ce qui les aide à se défendre. Si cela est, ce ne peut être que dans une mesure très restreinte. — D’autres animaux. Il eût été bon de citer quelques exemples spéciaux.