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pour le motif qu’on vient de rappeler ; et c’est là aussi ce qui fait qu’il est sans queue. La nourriture qui se porte vers ces parties du corps est employée à la former ; et du moment que l’homme a des fesses, l’usage de la queue n’est plus nécessaire. Mais chez les quadrupèdes et les autres animaux, c’est tout le contraire. Comme ils ont des formes de nains, tout le poids et tout le matériel se portent et s’accumulent vers le haut, aux dépens des parties inférieures. Voilà comment ils n’ont pas de fesses, et comment ils ont des jambes très sèches. § 38[1]. Mais pour que la partie qui procure l’expulsion des excréments fut protégée et couverte, la nature leur a donné ce qu’on appelle la queue et le croupion, en retranchant quelque chose de la nourriture qui se porte aux jambes. Quant au singe, comme il participe des deux formes, et qu’il n’appartient à aucune tout en appartenant aux deux, il n’a ni queue ni fesses, étant sans

  1. . Protégée et couverte… Cette partie de l’explication est acceptable ; mais la théorie de la répartition de la nourriture entre le croupion et les pattes, l’est bien peu ; et ici, il aurait fallu se borner à constater les faits sans chercher à les expliquer. — Quant au singe. Voir, sur le singe, l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. V, pp. 134 et suiv. de ma traduction. — Des deux formes. Moitié bipède, moitié quadrupède. — Il n’a ni queue ni fesses. Ceci n’est pas exact si on le prend d’une manière générale. Ainsi, les orangs n’ont pas de queue, et ce sont les singes propres, dont Buffon faisait sa première classe ; les gibbons n’en ont pas non plus ; maïs ils ont des fesses calleuses comme les guenons, tandis que les orangs n’ont pas de callosités aux fesses. Les guenons sont pourvues de queue et de fesses calleuses, etc., etc.; mais ce que dit Aristote n’est pas faux cependant, en ce sens que les caractères indiqués par lui ne se retrouvent que dans quelques singes, et non dans tous ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, pp. 86 et suiv., édit. de 1829.