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§ 36[1]. La cause, unique peut-on dire, de toutes ces particularités, c’est que l’homme est le seul de tous les animaux qui se tienne droit. En vue de lui faire porter aisément les parties supérieures rendues légères, la nature a diminué le matériel des parties d’en haut pour ajouter du poids à celles d’en bas. Voilà comment, dans l’homme, elle a fait le siège charnu, ainsi que les cuisses et les mollets. En même temps, elle a disposé l’organisation des fesses de manière à ce qu’elles pussent servir aussi au repos. Les quadrupèdes se tiennent sans peine debout, et ils ne souffrent pas d’y rester continuellement ; car avec leurs quatre supports, ils sont, on peut dire, toujours couchés. Mais chez l’homme, ce n’est pas chose facile que de rester longtemps debout ; et son corps a besoin de repos et d’assiette.

§ 37[2]. Ainsi, l’homme a des fesses et des jambes charnues

  1. La cause, unique… Toutes ces considérations sont d’une exactitude irréprochable, et la science de nos jours n’a rien à y ajouter. — La nature a diminué… On ne peut guère contester cette vue de la nature dans les proportions qu’elle a données au corps de l’homme, allégeant les parties hautes et donnant du poids aux parties inférieures. — Servir aussi au repos. Cette destination est de toute évidence ; et la théorie des causes finales reçoit ici une application dont il n’est guère permis de douter ; l’homme ne s’asseoit pas simplement parce qu’il a des fesses ; mais il a des fesses pour s’asseoir. Cette partie de l’organisation humaine n’a point été étudiée récemment à ce point de vue ; voir Buffon, Description de l’homme, t. XI, pp. 412 et suiv., édit. de 1830. — Avec leurs quatre supports… toujours couchés. C’est là ce qui fait que bon nombre de quadrupèdes dorment habituellement debout. — Chez l’homme… Observation dont chacun de nous peut vérifier la justesse par une expérience constante.
  2. Qu’il est sans queue. Voir plus haut, § 35. — L’usage de la queue n’est plus nécessaire. L’équilibre de poids que la queue doit établir est obtenu par le poids des fesses ; et la queue n’est plus indispensable. — Des formes de nains. Voir plus haut, §§ 11 et 12. — Des jambes très sèches. C’est surtout aux pattes que ceci s’applique ; car chez beaucoup de quadrupèdes, le haut de la cuisse est très charnu ; voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. II p. 113 de ma traduction.