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grande abondance, c’est-à-dire dans le bas du corps et vers les issues, que la nature a placé les mamelles ; car c’est où se dirige le mouvement de la nourriture, que là aussi les animaux peuvent prendre celle qu’il leur faut. L’homme femelle et mâle a des mamelles ; mais, dans d’autres espèces, quelquefois les mâles n’en ont pas ; par exemple, dans les chevaux, où les uns n’en ont pas, et où les autres en ont, quand les poulains ressemblent à la mère.

§ 30[1]. On vient de voir ce que sont les mamelles ; mais après la poitrine, vient la région du ventre. Le ventre n’est pas limité et fermé par les côtes, à cause de la raison qu’on vient de rappeler tout à l’heure ; c’est-à-dire, pour que les côtes n’empêchent pas le gonflement qu’amène l’ingestion des aliments, et que provoque nécessairement la chaleur de la nourriture. C’est en outre pour que les côtes ne gênent pas

  1. La région du ventre. C’est le terme général qu’emploie le texte. — Le ventre n’est pas limité… L’observation est très juste ; et la disposition du ventre et de l’abdomen est en effet tout autre que celle de la poitrine et du thorax. Voir l’Anatomie comparée de Cuvier, IIIe leçon, pp. 202 et suiv. 1ere édit. — Les côtes n’empêchent pas le gonflement. L’argument est très vrai ; et l’intention de la nature est en ceci parfaitement manifeste. — Ne gênent pas non plus la matrice… Même remarque. — L’extrémité de ce qu’on nomme le tronc. Il aurait peut-être fallu ajouter : l’extrémité postérieure et antérieure, puisque l’excrétion sèche ou liquide a deux sorties différentes.