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cette région doit être étroite, parce que les membres antérieurs doivent s’étendre en avant, pour la marche et pour tous les changements de lieu. § 24[1]. C’est là encore ce qui fait que les quadrupèdes n’ont pas de mamelles dans cette partie du corps. Dans l’homme, au contraire, comme la place est fort large et qu’elle doit couvrir et protéger la région du cœur, et que, dans cette vue, le lieu est garni de chair, les mamelles s’y développent à l’aise. Chez les mâles, ce n’est que de la chair, par la raison qu’on vient de dire ; mais chez les femmes, la nature emploie encore les mamelles à un second usage, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer bien souvent. Ici, c’est dans les mamelles qu’elle dispose la nourriture des nouveau-nés. S’il y a deux mamelles, c’est qu’il y a aussi deux côtés du corps, le gauche et le droit. Elles sont plus fermes chez la femme ; et elles sont séparées,

  1. C’est là encore ce qui fait… Cet argument est très solide ; et l’homme seul est conformé de manière à avoir des mamelles sur la poitrine, où, comme le dit Aristote, elles se développent librement. — Par la raison qu’on vient de dire. La chair a été placée sur la poitrine de l’homme, selon Aristote, pour protéger la région du cœur. Il en est de même chez la femme ; mais de plus, les mamelles de la femme servent à l’allaitement des enfants. — Déjà fait remarquer bien souvent. C’est en effet une théorie qu’Aristote a bien souvent exposée dans ses ouvrages d’histoire naturelle et dans les autres. Mais cette théorie n’est pas très constante chez lui ; et tantôt il loue la nature d’employer un seul organe à plusieurs fins, et tantôt il la loue de n’appliquer qu’un seul et unique organe a une fonction unique. — S’il y a deux mamelles. La raison donnée est de toute évidence. — Les côtes se réunissent les unes aux autres. Anatomiquement ceci n’est pas exact, et ne se comprend pas bien. M. le Dr de Frantzius suppose avec raison que ce passage doit être altéré. Les cotes ne se réunissent pas : mais elles vont s’appuyer sur le sternum.