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qu’il ait la force indispensable, et aussi parce qu’il n’aurait pas été du tout utile s’il eût été long. Il convient aussi que le dernier doigt soit petit et que celui du milieu soit allongé, comme la rame au milieu du navire ; car il faut de toute nécessité que l’objet saisi soit saisi surtout circulairement par son milieu, pour qu’on puisse l’utiliser à ce qu’on veut faire. C’est pour cela qu’on appelle le pouce le grand doigt, bien qu’il soit très petit ; car on peut dire que, sans lui, les autres doigts ne serviraient presque à rien.

§ 21[1]. La conformation des ongles n’est pas moins bien conçue. Les autres animaux ont des ongles pour s’en servir ; chez l’homme, ils ne sont faits que pour couvrir et pour protéger l’extrémité des doigts. Chez l’homme aussi, les flexions des bras, soit pour approcher

  1. La conformation des ongles. Cette seconde théorie tient essentiellement à celle qui précède et qui concerne les doigts. Le rôle assigné aux ongles par Aristote est bien le leur ; ils diffèrent chez l’homme de ce qu’ils sont chez les autres animaux. — Les flexions des bras… disposées à l’inverse. Ces observations ne sont pas moins justes que les précédentes. — Que ces membres remplacent les mains… Il aurait fallu ajouter : « Dans une certaine mesure. » — Les solipèdes. Dans la zoologie moderne, les solipèdes forment un genre très nettement déterminé qui comprend le cheval, l’âne, le zèbre, le louagga et le dauw, qui peut-être n’étaient pas tous connus d’Aristote. Ce sont des pachydermes à sabot et non ruminants ; sous leur sabot, ils portent de chaque côté de leur métacarpe et de leur métatarse des stylets, qui représentent deux doigts latéraux ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 251, édit. de 1829. Le sabot entoure le doigt du milieu ; les doigts, dont il reste des indices, sont le deuxième et le quatrième. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 1046, trad. franc. — Avec les pieds de derrière. C’est en effet par la ruade à peu près exclusivement que les solipèdes, ou équidés, peuvent se défendre.