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animaux deviennent de plus en plus petits ; le nombre des pieds s’augmente ; les pieds mêmes finissent par disparaître entièrement, et l’animal s’allonge vers la terre. En allant un peu plus loin encore dans cette voie, les êtres animés finissent par avoir le principe de vie tout en bas ; la partie qui avoisine la tête devient à la fin immobile et insensible ; l’animal passe à l’état de plante, ayant le haut en bas et le bas en haut. C’est que, dans les plantes, les racines remplissent les fonctions de la bouche et de la tête, tandis que la graine est à l’opposé ; car elle se forme en haut et à l’extrémité des branches.

§ 13[1]. On doit voir maintenant pourquoi, parmi les animaux, les uns ont deux pieds, pourquoi les autres en ont plusieurs, et pourquoi quelques-uns sont dépourvus de pieds. On voit aussi comment tels êtres sont des plantes, et tels autres des animaux. Enfin, on a vu pourquoi l’homme est le seul animal qui se

  1. On doit voir… pourquoi. Ce qu’on voit très clairement, c’est le fait ; mais on n’en voit pas aussi bien la cause ; et l’explication du philosophe n’est pas absolument satisfaisante. — Pourquoi l’homme… Quelle que soit l’opinion que l’on porte sur ces théories, on doit rendre cette justice à Aristote qu’il a senti profondément la grandeur et le privilège de l’homme parmi tous les animaux. — Il n’avait aucun besoin. Ceci est parfaitement vrai.