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ceux qui sont polydactyles et qui sont dépourvus de cornes ont aussi cette forme de nains, mais dans une moindre mesure. Ce sont alors les parties basses qui, relativement aux parties hautes, se développent proportionnellement à la différence originelle. § 11[1]. Les oiseaux, les poissons et tous les animaux qui ont du sang sont également conformés comme des nains, ainsi qu’on l’a dit. C’est là ce qui fait qu’ils ont tous bien moins d’intelligence que l’homme. De là vient encore que, dans l’espèce humaine, les enfants comparés aux hommes, ou, entre les hommes mêmes, ceux qui ont, malgré leur âge, quelque chose du nain, sont moins intelligents, bien que d’ailleurs ils puissent avoir d’autres facultés assez remarquables. § 12[2]. La cause en est, redisons-le, que le principe de l’âme a trop de peine à se mouvoir et qu’il est trop corporel. La chaleur qui pousse en haut s’amoindrissant de plus en plus et la partie terreuse s’accroissant, les corps des

  1. Les oiseaux, les poissons… Il faut toujours sous-entendre que ces animaux sont considérés ici au moment de leur naissance ; car plus tard, cette observation s’appliquerait à eux beaucoup moins bien. — Ainsi qu’on l’a dit. Voir plus haut, § 8. — Moins d’intelligence que l’homme. Le fait est certain, quoique l’explication ne le soit peut-être pas autant. — Quelque chose du nain. Par exemple, une tête démesurément grosse par rapport au reste du corps. — D’autres facultés. Toutes physiques.
  2. Redisons-le. Voir plus haut, § 6. — Qui pousse en haut. Le mot du texte est d’un sens obscur ; et celui que je donne paraît encore le plus probable. — La partie terreuse. Ou Solide. — L’animal s’allonge vers la terre. L’expression de cette pensée n’est pas assez claire. Le passage de l’animal à la plante est une des questions les plus curieuses et les plus difficiles de la physiologie générale ou biologie ; et il semble que pour la résoudre, c’est surtout à l’étude des zoophytes qu’il faudrait s’adresser. Quoi qu’il en puisse être, M. le Dr de Frantzius a raison de trouver que cette théorie est une des plus importantes de tout l’ouvrage. — Le haut en bas. C’est-à-dire, le principe de vie dans les racines, qui plongent dans la terre, au lieu de l’avoir en haut, dans la tête et le cœur. Cette généralité, ainsi comprise, est vraie. — La graine. Le texte dit positivement : La semence.