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petite, tandis qu’au contraire, chez les enfants, c’est la partie supérieure qui est très forte, et le bas qui est très petit. § 9[1]. Aussi les tout jeunes enfants rampent-ils et ne peuvent-ils marcher. Et même, tout d’abord, ils ne rampent pas ; mais ils restent immobiles. Aussi, tous les petits enfants sont des espèces de nains ; mais, à mesure que l’homme grandit, ce sont les parties inférieures qui se développent. Chez les quadrupèdes, au contraire, ce sont les parties inférieures qui sont d’abord les plus grosses ; et, en grandissant, l’animal se développe par en haut, c’est-à-dire, par le tronc compris entre le siège et la tête. § 10[2]. C’est encore ainsi que les poulains sont aussi hauts ou presque aussi hauts que des chevaux ; et, quand ils sont tout petits, ils peuvent se toucher la tête avec leur jambe de derrière, tandis que, plus âgés, ce mouvement leur est impossible. Ce sont du reste les solipèdes et les animaux à pieds fourchus qui sont ainsi organisés ;

  1. Rampent-ils… C’est aussi à cause de la faiblesse de leurs muscles ; car les enfants se redressent longtemps avant que leur conformation de nains ait disparu. — Ils restent immobiles. C’est en effet le premier état de l’homme, qui exige tous les soins des parents et qui provoque la famille. — Les parties inférieures qui se développent. Il ne paraît pas que la science moderne ait porté ses observations sur ce point, qui est cependant bien curieux. — Chez les quadrupèdes. Peut-être cette différence de croissance n’est-elle pas aussi marquée qu’Aristote semble le croire.
  2. Les poulains… L’observation est juste ; et cette conformation des jeunes chevaux est en effet très remarquable. — Se toucher la tête avec la jambe de derrière. On peut voir très souvent les poulains faire ce mouvement, qui leur est familier, et qui plus tard devient beaucoup plus difficile, si ce n’est tout à fait impossible. — Polydactyles… dépourvus de cornes. Ceci s’applique plus spécialement à une partie des quadrupèdes.