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§ 7[1]. Quand la pesanteur et le matériel viennent à l’emporter, il est inévitable que le corps s’abaisse vers la terre ; et voilà comment la nature a donné aux quadrupèdes, au lieu de bras et de mains, leurs pieds de devant, placés sous leur corps, pour qu’ils puissent se soutenir. Tous ceux de ces animaux qui marchent ont nécessairement aussi les deux pieds de derrière ; et ils sont devenus quadrupèdes, parce que l’âme ne pouvait supporter tout le poids du corps. § 8[2]. C’est que tous les animaux, excepté l’homme, ont quelque chose de la constitution du nain ; car il faut entendre par Nain tout être dont la partie supérieure est fort grosse, et dont la partie qui porte le poids et qui marche est relativement petite. A partir de la tête jusqu’à l’issue des excréments, ce qu’on appelle le tronc est en haut. Or, dans l’homme, cette partie de son corps est en harmonie avec les portions inférieures ; et, dans les adultes, elle est beaucoup plus

  1. Le matériel… Le rapport indique ici entre la matière et l’esprit, dont est composée la nature de l’homme, est le vrai ; et la sagesse moderne n’a rien à y changer. — Et ils sont devenus des quadrupèdes. Cette interprétation des vues du Créateur peut être contestée ; mais elle est du moins bien ingénieuse.
  2. Quelque chose de la constitution du nain. La suite explique bien ce qu’Aristote entend par là. D’une manière générale, le nain est, dans cette théorie, l’être dont les parties supérieures sont beaucoup plus grosses proportionnellement que les parties inférieures du corps, — Ce qu’on appelle le tronc est en haut. Au lieu de tronc, on pourrait garder le mot grec de Thorax, qu’emploie le texte et que la science moderne a conservé. — Dans les adultes. Par opposition aux enfants, dont il est parlé plus bas, et chez qui la disproportion est manifeste.