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les loups et les lions n’ont le cou composé que d’un seul os. Pour eux, la nature a eu en vue de leur assurer un cou qui leur donnât surtout de la force, plutôt qu’il ne leur servit à d’autres usages. § 6[1]. Chez les animaux, les membres antérieurs et le tronc viennent à la suite du cou et de la tête. Mais l’homme, au lieu des membres et des pieds de devant, a des bras, et ce qu’on appelle des mains. Entre tous les êtres, il est le seul qui ait une station droite, parce que sa nature et son essence sont divines. Or, le privilège du plus divin des êtres est de penser et de réfléchir. Mais ce n’eût pas été chose facile que de penser, si la partie supérieure du corps avait été trop lourde et trop considérable. Le poids rend le mouvement bien difficile pour l’esprit et pour l’action générale des sens.

  1. Chez les animaux. Ceci s’applique surtout aux quadrupèdes, et non pas aux animaux en général. — Au lieu des membres. On pourrait traduire aussi : Des pattes, puisqu’il s’agit des animaux. — Et ce qu’on appelle des mains. La tournure peut paraître assez étrange, puisque Aristote ne l’emploie habituellement que pour des choses peu connues. — Il est le seul qui ait une station droite. Cette remarque était très neuve au temps d’Aristote. — Sont divines. Cette haute estime de la nature de l’homme est toute platonicienne, ou plutôt Socrate la proclamée le premier ; voir les Mémoires de Xénophon, liv. I, ch. IV. — De penser et de réfléchir. La philosophie du XIXe siècle ne saurait dire mieux.