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nécessaire à ces oiseaux pour le combat est dans leur bec et dans leurs serres, qui, dans cette vue, sont plus recourbées. § 13[1]. Chez les autres espèces, le bec sert à chacune pour leur genre de vie. Ainsi, dans les oiseaux qui frappent les arbres, le bec est fort et dur, comme il l’est chez les corbeaux et dans les espèces analogues au corbeau. Dans les petits oiseaux, le bec est mince, pour qu’ils puissent recueillir les fruits et attraper les animaux tout petits. § 14[2]. Ceux qui mangent des herbes et qui vivent près des marais, comme les nageurs et les palmipèdes, ont tantôt un bec qui leur est utile d’une autre façon, tantôt ils ont un bec très large. Avec un bec de ce genre, ils peuvent aisément creuser la terre, comme le fait, dans les quadrupèdes, le groin du cochon, qui vit de racines. Les oiseaux qui

  1. Qui frappent les arbres. Il y a une espèce d’oiseau qui a reçu ce nom spécial ; voir l’Histoire des Animaux, liv. VIII, ch. V, § 8, p. 32, de ma traduction. Ce sont les grimpeurs, et particulièrement les pics, dont le bec est long, droit, anguleux, comprimé en coin à son extrémité, et propre à fendre l’écorce des arbres ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 448, édit de 1829. — Chez les corbeaux. Voir Cuvier, id. ibid., p. 420. Le bec des corbeaux est très fort, plus ou moins aplati sur les côtés. Dans les grandes espèces, il est encore plus puissant, et la mandibule supérieure est plus arquée. — Le bec est mince. Ce n’est pas un fait général ; et il y a de petits oiseaux qui, proportion gardée, ont le bec très gros.
  2. Les nageurs et les palmipèdes. La science moderne distingue aussi dans l’ordre des palmipèdes les plongeurs, tek que les grèbes, les plongeons, etc. — D’une autre façon. Cette expression est bien vague. — Le groin du cochon. Le texte n’est pas aussi précis ; d’ailleurs, la comparaison est très juste. — Qui vit de racines. Bien qu’il puisse manger de la chair, dont il est très friand. — Les extrémités du bec dentelées. Je ne sais si c’est bien la nuance exacte du mot qu’emploie le texte. Il y a des palmipèdes dont le bec est échancré à la pointe, et cette pointe est un peu arquée ; ce sont, par exemple, les guillemots ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 547.