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huit autres, les deux du bas sont les plus grandes de toutes. § 7[1]. De même que, chez les quadrupèdes, ce sont les parties postérieures qui sont les plus fortes, de même aussi, chez les seiches et les teuthies, ce sont les dents d’en bas qui sont les plus grandes. Celles-là surtout portent le poids et le meuvent ; et les deux dernières sont plus fortes que les moyennes, afin d’agir avec elles et de leur venir en aide. Chez le polype, ce sont les quatre dents du milieu qui sont les plus grosses. § 8[2]. Tous ces animaux ont huit pieds ; mais les seiches et les teuthies les ont tout courts, tandis que l’espèce des polypes les a très grands. Elles ont aussi le manteau du corps fort grand, tandis que les polypes l’ont petit, de telle sorte que la nature a retranché quelque chose à

  1. . Les seiches et les teuthies. Dans la zoologie moderne, il y a encore une espèce de calmar qui se nomme Onychoteuhis ; Cuvier, loc. cit., p. 15. On a donné aussi le nom de teuthis à une famille de poissons acanthoptères ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 855, trad. franc. — Portent le poids et le meuvent. Ceci prouve qu’il s’agit bien de pieds et non pas de dents ; mais comme ces pieds sont aussi des mâchoires, la confusion est possible. — Chez le polype. Ce sont les poulpes et les polypes dits d’Aristote ; ce ne sont pas les polypes à polypiers de la zoologie actuelle.
  2. Ont huit pieds. Aristote revient ici à parler de pieds et non plus de dents. Le nombre huit est, d’ailleurs, exact. Les huit pieds des seiches sont tous à peu près égaux ; mais ils ne sont pas petits, comme le dit Aristote. Cuvier les trouve, au contraire, très grands, à proportion du corps ; ils sont réunis à leur base par une membrane. L’animal peut s’en servir pour ramper. — La nature… Aristote se plaît à signaler ces compensations, où il reconnaît la sagesse prévoyante de la nature.