Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée

animaux agissent davantage par la droite ; et la nature accorde chacun des organes, ou seul, ou plus énergique, à ceux qui peuvent s’en servir, comme les crocs, les dents, les cornes, les ergots et d’autres organes analogues qui servent à la fois à la préservation de l’animal et à la lutte. § 7[1]. Les homards seuls ont indifféremment l’une des pinces plus forte que l’autre, les femelles aussi bien que les mâles. Ce qui fait que les homards ont des pinces, c’est qu’ils appartiennent à un genre qui en a ; et ce qui cause l’irrégularité, c’est que ces animaux sont mutilés, et qu’ils n’emploient pas la pince à son usage naturel, mais à la marche.

§ 8[2]. Du reste, c’est dans les Descriptions Anatomiques et dans l’Histoire des Animaux qu’on peut voir et étudier

  1. Les homards seuls. Je ne sais pas si la science moderne a ratifié ces observations ; voir aussi l’Histoire des Animaux, livre IV, ch. II, § 17, p. 27 de ma traduction. — Ils appartiennent à un genre qui en a. L’explication peut paraître un peu trop simple. — Sont mutilés. Ceci n’est pas suffisamment clair ; car il aurait fallu dire si cette mutilation est de nature, ou si elle est purement accidentelle chez quelques homards mutilés par d’autres, dans les combats qu’ils se livrent. Comme les pinces de la première paire de pattes sont excessivement développées, il est possible qu’elles se brisent souvent aux obstacles qu’elles rencontrent.
  2. Dans les Descriptions Anatomiques. Malheureusement, ces collections anatomiques de dessins et d’explications ne sont pas arrivées jusqu’à nous. Elles eussent été infiniment curieuses. — Dans l’Histoire des Animaux. On peut voir, pour toutes les références qui précèdent, les études faites sur les crustacés dans l’Histoire des Animaux, passim ; sur cette question des dessins et des explications d’anatomie, je me permets encore de renvoyer le lecteur à ma Préface de la traduction de l’Histoire des Animaux, tome I, p. CLXVI.