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pour leur être utile à cette condition. Ils peuvent mordre alors avec plus de dents et surplus d’étendue, en proportion même de l’ouverture de leur gueule. § 11[1]. Les poissons qui mordent et qui sont carnassiers ont une bouche de ce genre ; mais ceux qui ne sont pas carnivores ont la bouche en pointe et tronquée, parce que de cette façon elle leur est utile, et que de l’autre façon elle ne le leur serait pas.

§ 12[2]. Les oiseaux ont pour bouche ce qu’on appelle leur bec ; le bec leur tient lieu en effet de lèvres et de dents. Le bec diffère selon les usages auxquels il sert, et selon le secours dont l’être a besoin. Les oiseaux à serres recourbées, comme on les appelle, ont tous le bec recourbé aussi, parce qu’ils mangent de la chair et qu’ils ne se nourrissent jamais de fruits. Ainsi fait, le bec leur sert à vaincre l’ennemi ; et sous cette forme, il est plus solide pour leur assurer la victoire. La force

  1. Les poissons qui mordent. Tels que les requins, parmi les chondroptérygiens par exemple, et aussi les dauphins, que Cuvier signale comme les plus carnassiers et les plus cruels de l’ordre des cétacés, Règne animal, tome I, p. 287, édit. de 1829, et tome II, p. 387. — En pointe et tronquée. Il n’y a dans le texte qu’un seul mot, qui me semble avoir cette force.
  2. Ce qu’on appelle leur bec. Voir l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. VIII, § 5, p. 151 de ma traduction ; Aristote s’y sert des mêmes expressions à peu près. — Comme on les appelle. Ceci indique probablement que ce terme était d’un usage récent dans la langue grecque. — Qu’ils mangent de la chair. Ce sont les oiseaux de proie. — À vaincre l’ennemi. Le texte est moins précis. — Pour leur assurer la victoire. Même remarque. — Plus recourbées. Que dans les autres espèces d’oiseaux, sous-entendu.