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offices ; c’est par cet organe qu’ils sentent leur nourriture, qu’ils la saisissent et qu’ils l’attirent à eux. § 6[1]. Ceux qui n’ont pas de dard en avant ont des dents, soit pour manger, soit pour prendre et attirer à eux leurs aliments, comme les fourmis et le genre entier des abeilles. Ceux qui ont le dard en arrière l’ont comme une arme de combat, parce qu’ils sont pleins de courage. D’autres portent leur dard au dedans d’eux-mêmes, comme les abeilles et les guêpes, parce qu’ils volent ; car, légers comme ils sont et toujours dehors, ils seraient facilement détruits. Si leur dard sortait comme chez les scorpions, il aurait fait un poids trop lourd. Mais, chez les scorpions, qui rampent à

  1. Ont des dents. Les insectes n’ont pas de dents, à proprement parler ; même les insectes broyeurs n’en ont pas. Leur bouche est formée d’une lèvre supérieure nommée labre ; et de chaque côté, il y a des mandibules ; en dedans, il y a les palpes maxillaires, le menton et la languette ; dans les insectes suceurs, les mâchoires et le labre forment en s’allongeant une trompe tubuleuse plus ou moins longue ; voir la Zoologie de M. Claus, p. 539, trad. franc. C’est la lèvre supérieure, avec les mandibules, qui sert à diviser les matières solides. — Ils seraient facilement détruits. Ceci ne se comprend pas bien ; et l’expression de la pensée est insuffisante. Peut-être cette remarque s’applique-t-elle aux dards et non aux insectes ; mais le texte ne se prête pas grammaticalement à cette dernière interprétation. — Chez les scorpions. Voir l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. VII, § 5, p. 71. Le corps des scorpions se termine par une queue longue et grêle, composée de six nœuds, dont le dernier finit en un dard ; sous l’extrémité de ce dard, sont placés deux petits trous par lesquels sort une liqueur venimeuse, contenue dans un réservoir intérieur. Voir Cuvier, Règne animal, t. IV, p. 267, édit. de 1829.