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peur, ils se tiennent immobiles ; et leur corps se durcit. § 4[1]. C’est une nécessité pour eux d’être des insectes, puisque leur essence est d’avoir plusieurs centres de vie ; ce en quoi ils se rapprochent des plantes. En effet, de même que les plantes, ils peuvent vivre encore après qu’on les a divisés, si ce n’est que chez les insectes, ceci ne va que jusqu’à un certain point, tandis que les plantes peuvent devenir naturellement complètes en se divisant, et que d’une seule plante il peut en sortir deux ou même davantage.

§ 5[2]. Il y a des insectes qui, en outre, ont des dards pour se défendre contre tout ce qui leur peut nuire. Les uns l’ont en avant ; les autres l’ont en arrière. Ceux qui l’ont en avant l’ont à la langue ; ceux qui l’ont en arrière l’ont à la queue. De même que, chez l’éléphant, l’organe du sens de l’odorat sert tout à la fois à défendre l’animal et à lui procurer sa nourriture, de même aussi, dans quelques espèces d’insectes, l’organe placé à leur langue leur rend les mêmes

  1. Plusieurs centres de vie. Parce qu’ils vivent encore après qu’on les a coupés. — Ils se rapprochent des plantes. Ce rapprochement est peut-être ici un peu exagéré. Cette théorie se retrouve plus précise et plus développée dans le Traité de la Jeunesse et de la Vieillesse, ch. II, §§ 3 et suiv., p. 315 de ma traduction. — Ne va que jusqu’à un certain point. Car il faut que l’animal ait conservé les organes de la nutrition.
  2. Ont des dards. Voir l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. VII, § 5, p. 71 de ma traduction. — L’ont à la langue. Voir l’Histoire des Animaux, loc. cit. § 4, sur la langue des insectes. — L’organe du sens de l’odorat. C’est la trompe, qui fait aussi l’office d’un nez ; mais il est assez singulier de comparer l’insecte à l’éléphant. — Par cet organe. Voir sur la langue des insectes, Cuvier, Anatomie comparée, XIXe leç., tome III, pp. 347 et suiv., 1ere édit. L’organisation de la trompe est surtout remarquable et très variée chez les diptères.