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pour que les ailes puissent conserver toute leur force ; car, restant sédentaires, ils pourraient s’abîmer plus aisément que les insectes qui sont plus mobiles ; et c’est pour cela qu’ils ont un abri qui les protège.

§ 3[1]. Leur aile n’est pas divisée et n’a pas de tuyau. Ce n’est pas une plume ; mais une membrane qui se rapproche du cuir, et qui, par sa sécheresse, se détache du corps, qui est refroidi et charnu. Les insectes sont divisés en segments par les raisons qu’on vient de dire, et aussi afin de pouvoir se conserver et se défendre, en se repliant et en ne sentant plus rien. Ceux des insectes qui ont quelque longueur s’enroulent sur eux-mêmes ; ce qui leur serait impossible s’ils n’étaient pas segmentés. Ceux qui ne peuvent pas s’enrouler ainsi se rendent plus durs, en rapprochant leurs sections. C’est ce dont on peut se convaincre en les touchant, par exemple les canthares ; quand ils ont

  1. N’est pas divisée. Comme le sont les ailes et les plumes des oiseaux. — Ce n’est pas une plume. Il était bon de noter cette différence. — Qui se rapproche du cuir. La remarque est juste, bien que l’élytre soit moins souple que le cuir. — En se repliant. Cette faculté n’appartient qu’à certaines espèces. — S’enroulent sur eux-mêmes… se rendent plus durs. Tous ces détails sont exacts. — Les canthares. Voir sur ces insectes, l’Histoire des Animaux, liv. V, ch. XVII, § 15, p. 213 de ma traduction. Le nom de cantharus a été donné par la science moderne à un poisson de la famille des acanthoptères, et celui de cantharis a été conservé à un coléoptère, du genre des pentamères, ou à tarses à cinq articles ; voir la Zoologie de M. Claus, pages 637 et 849. — Quand ils ont peur. Beaucoup d’insectes font également cette manœuvre, quand ils éprouvent quelque crainte.